Samedi 23 Novembre 2024
Tony Cavot, vigneron nouvellement labellisé (photo Laurent Gotti)
Auteur
Date
11.05.2018
Partager
Né dans le Beaujolais en vue de faire avancer la viticulture raisonnée, le label Terra Vitis a fêté ses 20 ans d’existence. Après avoir connu des hauts et des bas, ce réseau attire de nouveaux vignerons et compte plusieurs centaines d’adhérents en France.
« La société avance, il faut aussi que l’agriculture avance. Être en groupe c’est la meilleure façon d’avancer plus vite », expliquait Gérard Bazin, président de la Chambre d’agriculture du Rhône, lors des 20 ans de Terra Vitis. Expérimenter de nouvelles pratiques et échanger les résultats, c’est précisément la raison d’être de ce réseau qui promeut la viticulture raisonnée. Une culture basée sur l’observation afin de traiter uniquement lorsque nécessaire, aux bonnes doses et avec le bon appareil. « Pour moi Terra Vitis est une véritable reconnaissance de la viticulture raisonnée. Tout le monde dit avoir ce type de pratiques mais là il y a un véritable cahier des charges, avec 2 audits par an, un interne et l’autre externe. Cette traçabilité le consommateur la demande de plus en plus. On le constate quand on fait de la vente directe. Terra Vitis permet de créer de la confiance. Nous n’en restons pas à une simple déclaration d’intention. Cela nous pousse à être davantage rigoureux, à mieux utiliser les outils à notre disposition », explique Tony Cavot du domaine de Charverron. Ce jeune vigneron, à la tête de 12 hectares en appellation beaujolais, chénas et bourgogne a rejoint Terra Vitis l’année dernière.
Il n’est pas le seul dans ce cas puisque le réseau, devenu national dès 2001, connait une forte progression ces dernières années. Plus souple que la réglementation bio et validant une démarche environnementale appréciée des distributeurs, le label Terra Vitis permet à des vignerons de structurer une approche de viticulture durable, d’échanger avec des collègues mais aussi d’anticiper les évolutions d’une réglementation sur les produits phytosanitaires appelée à être de plus en plus contraignante dans les années à venir. « Nous avons gagné un tiers d’adhérents depuis l’année dernière », explique Jean-François Pluvinage (Domaine des Joséphins), à la tête de Terra Vitis Bourgogne-Beaujolais-Jura et vigneron dans les Pierres Dorées. « C’est la seule démarche environnementale reconnue par la société des alcools du Québec (Ndlr : monopole de distribution du vin au Québec », insiste-t-il. « A Terra Vitis on ne s’interdit rien, on peut tout essayer sans dogmatisme, à partir du moment où les interventions sont neutres pour l’environnement, la nature ou l’homme. », conclut Jean-François Pluvinage pour expliquer l’attrait du label.
Articles liés