Vendredi 27 Décembre 2024
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22.03.2019
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L’artiste brésilien a été choisi par la maison Ruinart cette année pour imaginer un lien original entre l’art et le monde du champagne. Pari plus que réussi avec des œuvres d’une grande puissance.
Il y a quelques jours avait lieu la présentation en grande pompe à Paris de la nouvelle collaboration artistique de la presque tricentenaire maison Ruinart. Depuis une décennie, la maison donne carte blanche à des artistes pour qu’ils expriment leur rapport au champagne. Cette liberté a donné lieu à la création d’œuvres superbement variées au fil des ans, du « bouquet de champagne » en cristal de Maarten Baas en 2008/2009 aux photographies chimériques de Liu Bolin l’an passé dans lesquelles l’artiste disparaissait littéralement dans les vignes, les crayères ou les installations techniques de la maison après s’être entièrement peint le corps. Vik Muniz est donc l’élu de ce nouveau millésime dont les œuvres feront date. Cet artiste brésilien de 58 ans est l’un des grands noms de l’art contemporain. Oscillant entre sculpture, peinture et photographie, il invite chaque fois à repenser le réel qui nous paraît souvent parfaitement connu. En s’approchant de ses réalisations, on redécouvre totalement des images qui de loin nous sont pourtant familières. Vik Muniz est passé maître dans les jeux de matériaux et de textures qui trompent nos sens pour mieux les éveiller.
L’organique et le minéral
Totalement Imprégné par la nature luxuriante de son pays natal, Vik Muniz est venu à Reims à la rencontre du chef de cave Frédéric Panaïotis pour capter l’essence de ce vignoble si particulier de champagne. Dans les vignes, dans les cuveries, dans la forêt des Faux de Verzy où les arbres tortueux semblent tout droit sortis d’un film de Tim Burton, l’artiste a observé et ressenti cette nature forte. C’est elle qui l’a inspiré. La dizaine d’œuvre produite exhale la puissance du vivant, qu’il soit végétal ou humain. « Chardonnay Leaf » est une magnifique composition de feuilles de chardonnay, de sarments et de grappillons qui recomposent une immense feuille de chardonnay de plusieurs mètres de circonférence. L’illusion est parfaite et titille la curiosité. Tout comme ces ceps noueux, de couleur sombre qui semblent plus vrais que nature. Pourtant, ils sont issus de l’assemblage de bouts de bois noirci et de fusains, formant l’œuvre « Flow Diptych ». Une reproduction atypique mais ultra réaliste des photographies de pieds de vigne prises par l’artiste dans les vignes de la montagne de Reims à Sillery. La même technique se retrouve dans « Flow Hands » où les mains de Frédéric Panaïotis tenant un pied de vigne sont reproduites interrogeant inévitablement sur le rapport de l’humain à la nature. « Flow Bottles » pour sa part est une œuvre qui associe 1400 bouteilles de Dom Ruinart entre elles. Équipées de LED, elles font ainsi apparaître une forme qui brouille la frontière entre réel et imaginaire.
Quelques chanceux pourront acquérir une partie de la magie de cette collaboration grâce à la mise en vente de 30 coffrets numérotés et signés par l’artiste contenant un jéroboam de Ruinart Blanc de Blancs ainsi qu’une reproduction de l’une des œuvres sur le coffret.
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