Lundi 23 Décembre 2024
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23.06.2015
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A l’occasion de Vinexpo, Philippe Raoux proposait une dégustation exceptionnelle des cuvées créées par des « winemakers » de renom au château d’Arsac, dans le Médoc, depuis le millésime 2005. Pour parler de leurs vins, huit des dix créateurs de ces crus étaient exceptionnellement réunis.
« Quand vous choisissez un restaurant, vous le faites en fonction du chef. Pour un vin, je ne vois pas pourquoi ce serait différent. » C’est en partant de cette idée simple qu’a germé dans l’esprit de Philippe Raoux – propriétaire du château d’Arsac en Médoc – le concept de la « Winemakers’ collection ». Chaque année depuis 2005, sur sa propriété d’Arsac, il accueille un nouveau winemaker de renom et lui laisse carte blanche pour créer sa cuvée. Avec cette collection de « vins d’auteurs », il entend replacer le créateur du vin sur le devant de la scène. Et ainsi proposer au consommateur de choisir une cuvée non par son assemblage ou son lieu de production, mais par une signature, et un visage sur la bouteille. Huit des dix auteurs de ces crus étaient spécialement réunis à l’occasion d’une dégustation au cœur de Vinexpo Bordeaux.
Ce jour-là, sur la table, dix vins en dégustation. Chacun avec un style unique, créé par une personnalité du vin. Michel Rolland a ouvert le bal en 2005, suivi d’autres grands noms du vignoble bordelais tels que Denis Dubourdieu en 2006, Stéphane Derenoncourt en 2008, Eric Boissennot en 2010 ou Dany Rolland en 2014. Des winemakers étrangers ont également relevé le défi : l’Italien Andrea Franchetti en 2007, l’Américaine Zelma Long en 2011, l’Africaine Ntsiki Biyela en 2013, et l’Argentine Susana Balbo en 2012.
« La patte de l’homme »
Tous les winemakers disposent du même terrain de jeu : les 112 hectares de vignes du château d’Arsac. Pour créer leurs cuvées, ils doivent composer avec le cabernet sauvignon et le merlot pour les cépages rouges, et le sauvignon blanc pour le cépage blanc. De la découverte de la propriété en novembre à l’assemblage final en février, en passant par le travail de la vigne et la vinification, le winemaker a l’opportunité de réaliser « le vin idéal, le nectar de ses rêves, sans contrainte d’aucune sorte » explique Philippe Raoux. Le propriétaire fait le maximum pour participer à la réussite du millésime, quitte à consentir les investissement nécessaires à ce succès. Une philosophie que saluent les winemakers. « Philippe Raoux nous laisse pleinement apporter notre touche, affirme Dany Rolland, dernière winemaker en date et première à avoir créé une cuvée blanche. Chaque winemaker demande des équipements pour adapter la vinification au millésime. C’est important, car une vinification est faite de petits détails » selon elle. Le seul impératif pour les winemakers est de produire 30 000 bouteilles de vin rouge en AOC Haut-Médoc. Et 6 000 bouteilles de blanc, le cas échéant.
Et de dix !
Pour cette dixième édition, c’est au tour d’Alain Raynaud, président du Grand Cercle des Vins de Bordeaux, médecin, viticulteur et consultant, de s’essayer à l’exercice. Passer après de telles pointures est un défi de taille. Un défi que le winemaker est prêt à relever avec optimisme. « Je suis très excité à l’idée de cette collaboration. J’espère que 2015 va me permettre de créer une cuvée de belle qualité » confie-t-il. Et Philippe Raoux de lui réitérer sa confiance : « Je sais qu’il aura à cœur de faire aussi bien que ses prédécesseurs. »
Alors que le débat sur la loi Evin bat son plein, Philippe Raoux l’affirme haut et fort : « œuvre de création d’un auteur, le vin est avant tout un produit culturel. Avec « The Winemakers’ Collection », metteur en scène d’un millésime, le winemaker incarne son œuvre sous les spotlights.
Laura Bernaulte
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