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Val d’Orbieu : portait d’un géant du vin

Auteur

La
rédaction

Date

18.02.2015

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11 caves coopératives et 60 domaines, 17 000 ha de vignes, 3 millions d’hectolitres commercialisés : le 3ème producteur négociant français, derrière Castel et Grands Chais de France, est un géant discret du nom de Val d’Orbieu.

Basé à Narbonne, le groupe Val d’Orbieu est très polyvalent grâce à sa taille, capable de produire de gros volumes de vins de table (de France ou de la Communauté Européenne) comme d’isoler, chez ses adhérents, les parcelles qui expriment le plus fidèlement leur terroir spécifique.

Histoire d’une renaissance

Le groupe affiche en 2014 une insolente santé financière et commerciale… Et revient de loin. Après des années de difficultés, Bertrand Girard est recruté en 2010 pour diriger une réforme drastique et mettre en œuvre un plan ambitieux de retour à la croissance. Manager visionnaire, spécialiste des marchés asiatiques, Bertrand Girard n’est pas issu de la coopération et est fort d’un parcours international, dans la promotion et le commerce de produits agroalimentaires chez Danone, puis à la Sopexa.
Val d’Orbieu avait réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros. En 2014, ce chiffre est monté à 280 millions. Le groupe doit cette progression à ses achats autant qu’à la progression de ses ventes. Côté fusions, en 2012 Val d’Orbieu a absorbé la cave UCCOAR (75 M€ CA) et pris une participation majoritaire au capital de Grand Terroir (11 M€ CA en 2011). Côté ventes, elles sont en hausse, en particulier à l’export, où elles triplent en trois ans, avec des filiales ouvertes aux États-Unis et en Chine.

Val d’Orbieu vend davantage en volume, dans un contexte de hausse des cours du vin de 40 à 50 % sur trois ans, dont Bertrand Girard revendique une part de responsabilité : « Nous n’avons pas cédé sur les prix dans les négociations commerciales. Et compte tenu des volumes que nous traitons, cela pèse. Cela nous a coûté des marchés quand des concurrents, eux, ont choisi de céder. Mais nous avons tenu le cap et cette hausse des prix nous permet aujourd’hui de rémunérer décemment nos adhérents. »

Black Réserve

Bertrand Girard revendique le statut de Val d’Orbieu : producteur marketeur de vins du Languedoc, et plus largement du sud de la France, première winery de France, avec une équipe technique capable de produire des vins de marques comme des cuvées parcellaires de caractère, en travaillant notamment avec des domaines particuliers.

Car la particularité de cette structure coopérative est de rassembler, en plus des onze caves coopératives, soixante domaines et châteaux. Depuis le millésime 2012, Val d’Orbieu propose une collection Black Reserve, « les diamants noirs du Languedoc », précise Bertrand Girard : une série de sélections parcellaires effectuées dans les domaines partenaires, main dans la main avec les propriétaires, des cuvées peu à peu mises en marché.

Le faiseur de vins, Olivier Dauga, fort d’une expérience aussi riche qu’internationale après des directions techniques à Bordeaux (Sociando-Mallet, La Tour Carnet, Rolland de By) supervise cette collection avec la complicité de l’œnologue du groupe . « Je suis un œnologue qui n’est pas allé à l’école… Moi, au départ, j’ai fait de la danse classique… », explique ce créatif pur jus, doublé d’un aventurier, « travailler avec Val d’Orbieu c’est disposer de toute la palette extraordinaire des terroirs du Languedoc, aux expressions si marquées. » Et Bertrand Girard de conclure : « l’idée est de faire des flacons exceptionnels, qui expriment la mosaïque des terroirs du Languedoc-Roussillon, des Aspres au Minervois. Et de positionner ces vins sur le segment à 15 euros et plus alors qu’ils n’y sont pas attendus. On attend le Languedoc-Roussillon sur la bonne affaire en entrée et cœur de gamme, pas sur le cru de terroir premium, mais cela change et cela va continuer à changer ! »

Innovations

Avec un objectif de 7 millions de bouteilles, la collection Black Reserve sera loin de représenter le gros de la production de Val d’Orbieu. A l’heure actuelle, la marque emblématique du groupe reste la Cuvée Mythique en IGP Pays d’Oc et La Mythique Languedoc en AOP Languedoc. La première a adopté le système de bouchage Hélix, bouchon de liège à vis développé par le bouchonnier Amorim et le verrier O-I pour son client néerlandais Albert Heijn. La seconde a désormais une version bio.

Autre nouveauté pleine de charme : la gamme Les Petits Carreaux, vins de cépages fruités et faciles à boire, se dote également de deux eaux minérales, gazeuse ou plate.
Enfin, Roland Girard annonce les prochains chantiers à suivre pour le groupe : le développement de l’oenotourisme, auprès des caves comme des domaines. Là encore, Val d’Orbieu pourra tirer avantage de sa taille et de la variété inouïe de ses terroirs.

En photo :
Aux côtés de la cuvée Mythique en mode Twist and Taste avec le bouchage Helix, la sélection Black Reserve Cuvée 1437 du Château de Pouzols, propriété de la famille du Baron Francois-Régis de Fournas depuis 1437, l’un des domaines les plus anciennement détenus par la même famille dans la région. Un vin remarquable de concentration et de complexité, avec un nez entre mûre et framboise, des notes de garrigues, de réglisse et de poivre noir et un boisé bien intégré, qui parle du Minervois dont il est issu.