Jeudi 21 Novembre 2024
Photos Frédéric Guy.
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Date
01.10.2015
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Effervescence dans les vignes du château Lagrange, 3ème Grand Cru Classé 1855 (Saint-Julien). Après les merlots, dont la récolte a commencé le 21 septembre, ce sont les cabernets qui sont vendangés depuis cette semaine. A en juger par les sourires de toute l’équipe, c’est un très beau millésime qui se prépare…
Le soleil brille sur la campagne médocaine : aucune rosée matinale, un vent frais souffle entre les vignes… Les conditions sont parfaites alors qu’une cinquantaine de vendangeurs commence à récolter les premières grappes de cabernet-sauvignon sur les terroirs les plus précoces du château Lagrange. « Dans quelques jours, quand nous allons ramasser le gros des cabernets, l’effectif de vendangeurs va plus que doubler », explique Matthieu Bordes, Directeur Général de ce 3ème Grand Cru Classé.
C’est un moment stratégique. Si la récolte des merlots a commencé dès le 21 septembre sur la propriété et s’est déroulée sans encombre, celle des cabernets, naturellement plus tardifs et qui composent 67% de l’encépagement du vignoble, constitue la clé de voûte de la réussite du millésime. Un œil sur les maturités, un autre sur les prévisions météo, à l’affût du moindre signe de botrytis qui pourrait compromettre l’état sanitaire des grappes, Matthieu Bordes et ses équipes sont sur le qui-vive. Mais se montrent confiants : « autant être clair, 2015 ne sera pas un nouveau millésime du siècle, ce ne sera sans doute pas aussi exceptionnel que 2009 et 2010, mais nous avons tous les éléments pour faire un grand millésime ».
118 hectares d’un seul tenant
Matthieu Bordes passe dans les vignes, goûte les raisins : « les pépins sont mûrs, ils brunissent et ont un joli goût d’amande, c’est le signe d’une belle maturité. Nous savons que nous allons pouvoir extraire sans prendre de risque, les vins seront beaux, sans austérité des tannins ». La dégustation des baies au jour-le-jour demeure le meilleur indicateur pour les viticulteurs, même si, ces dernières années (depuis 2009 précisément), de lourds investissements ont été consentis à Lagrange pour cartographier le terroir de long en large, afin d’avoir une connaissance très précise de chaque parcelle et de son potentiel. C’était nécessaire : avec ses 118 hectares d’un seul tenant en appellation Saint-Julien, Château Lagrange est un vaste vignoble, qui a connu de sacrés bouleversements ces 30 dernières années.
L’ambition de Suntory
En effet, c’est en 1983 que le groupe Suntory, leader des spiritueux au Japon, s’est porté acquéreur de Lagrange. A cette époque, la propriété était déjà vaste, mais les vignes ne couvraient que 56 hectares. Et surtout le vignoble, fort négligé, exigeait d’être profondément restructuré. Plus de 30 millions d’euros ont été investis pour remettre ce 3ème Grand Cru Classé à sa juste place. Un travail de longue haleine qui porte aujourd’hui ses fruits, pour la plus grande satisfaction de toute l’équipe : Matthieu Bordes bien sûr, en poste depuis 2006, mais aussi Keiichi Shiina, vice-président du château Lagrange pour le groupe Suntory, très investi dans la conduite quotidienne du vignoble ; sans oublier le jeune directeur technique Benjamin Vimal, Eric Boissenot, l’œnologue-conseil qui assure la « continuité de style » de ce grand du Médoc, et enfin Charlotte Denjean, qui coordonne les relations publiques de la propriété – pas une mince affaire lorsqu’on sait que plus de 4000 visiteurs sont reçus chaque année, grâce à une offre œnotouristique en forte expansion : ateliers d’assemblage, 14 chambres d’hôtes, trois salles de réception, deux salles de dégustation, un chef à demeure, un espace boutique…
Une boutique où les amateurs peuvent se procurer de jolis millésimes du grand vin de Lagrange (le très élégant 2005, notamment…) mais aussi le second vin, Les Fiefs de Lagrange, le Haut-Médoc de Lagrange, et bien sûr le vin blanc de la propriété, Les Arums de Lagrange (21 € pour le 2014) : la production de blanc dans le Médoc a certes le vent en poupe de nos jours, mais ici, elle remonte à la fin des années 90 et fait l’objet d’un soin tout particulier. L’idée, sourit Keiichi Shiina, « est de signer des vins élégants, subtils. La rencontre d’une authentique signature bordelaise et du style très pur que Suntory aime donner à ses whiskies ». On le voit : à Lagrange, on a de la suite dans les idées.
Photos : Frédéric Guy.
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