Vendredi 27 Décembre 2024
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15.10.2013
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Vendanger un monument historique, l’affaire n’est pas courante : une dizaine de personnes ont eu ce privilège mardi dans un carré de vigne à Sarragachies (Gers), âgé de plus de 150 ans.
Ce petit carré de vigne doit son inscription aux Monuments historiques, effective en juin 2012 et inédite en France, à son âge (150 ans, voire 200 ans), à un mode de culture ancestral disparu avec le phylloxera qui a dévasté le vignoble français au 19ème siècle et à sa valeur génétique.
Ce lopin de 20 ares (2000 mètres carrés), propriété de la famille Pedebernade depuis des générations, est niché sur le piémont pyrénéen au cœur de l’appellation Saint-Mont.
Mardi, les vendangeurs – des saisonniers et des amis de l’exploitation – ont récolté 1, 3 tonne de raisins après avoir vendangé l’ensemble de la parcelle à la main.
« Cette vigne d’autrefois, préservée comme elle était à l’époque, est une vitrine pour Saint-Mont. Mais, même si elle est Monument historique, on n’y fera jamais un grand vin », souligne l’exploitant Jean-Pascal Pedebernade, se souvenant que son grand-père « y faisait du « vin de soif », à petit degré, très peu alcoolisé, qu’il buvait tous les jours ».
« On ne fait pas un vin en bouteilles à partir de cette parcelle, étant donné qu’elle réunit 21 cépages, ce qui est trop hétérogène. Le raisin qu’on y vendange est mélangé à d’autres pour faire un vin rosé ou un vin rouge « tradition » de Saint-Mont, mais ce n’est pas du haut de gamme, parce que la parcelle n’est pas qualitative », insiste M. Pedebernade, qui exploite par ailleurs 12 hectares.
Heureusement, relève-t-il, la micro-parcelle de Sarragachies « est préservée de la maladie du bois qui affecte d’autres vignobles. Elle n’a pas de pied atteint pour l’instant ».
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