Samedi 23 Novembre 2024
Auteur
Date
18.02.2018
Partager
Passé en octobre dernier dans le giron de Comexposium, le salon des vins méditerranéens Vinisud ouvre ses portes du 18 au 20 février à Montpellier sur de nouvelles ambitions : détrôner le salon de Düsseldorf d’ici cinq à dix ans avec la « Wine Week ». Décryptage d’une montée en puissance à l’ombre du géant ProWein, dès cette édition 2018 au parc des expositions de Montpellier.
C’est le combat de David contre Goliath. Le rachat, en octobre 2017, d’Adhésion groupe (organisateur de Vinisud) par Comexposium, N°3 mondial dans l’organisation d’événements (180 salons dont le SIAL pour un chiffre d’affaires de 350 M €), rebat les cartes de l’offre française en matière de salons dédiés à la filière vins. L’ambition pour Vinisud, est à présent clairement de détrôner ProWein d’ici cinq à dix ans, grâce à une offre biennale de salons alternant entre Paris et Montpellier et une marque déposée depuis peu : la « Wine Week ». Elle enchaîne en 2018 trois événements : VinoVision Paris, salon dédié aux vins septentrionaux créé en 2017 et qui vient de fermer ses portes (du 12 au 14 février) ; le rendez-vous d’affaires World Wide Meeting (WWM) Global délocalisé de Barcelone à Paris pour la première fois cette année (du 14 au 17 février); et Vinisud, le salon mondial des vins méditerranéens, du 18 au 20 février au parc des expositions de Montpellier. En année paire, ce dernier se tiendra dans la métropole régionale… pour se délocaliser en année impaire dans la capitale, venant dès 2019 grossir les rangs de VinoVision Paris.
La Wine Week : un concept trois en un
« Notre stratégie est d’unir nos forces pour essayer de monter des leaders mondiaux par secteurs, explique Valérie Lobry, Directrice Générale de la division AFCO de Comexposium. Depuis deux ans, nous travaillions à une concomitance de dates entre Vinisud et Vinovision Paris. Ce rapprochement stratégique qui s’est contractualisé par une acquisition, va nous permettre dès l’an prochain de créer à travers un grand rendez-vous parisien, un salon national et international sur le vin présentant à sa juste valeur l’ensemble de la production française, trop faiblement représentée à Düsseldorf ce qui n’est pas sans crisper les différentes interprofessions. Nous voyons loin et grand : la cible, c’est vraiment de concurrencer ProWein d’ici cinq à dix ans. »
Cela fait longtemps que la filière vin évoquait cette association. L’idée était de rapprocher le salon des vins de Loire et Vinisud pour éviter que les clients internationaux ne repartent entre les deux manifestations. « Nous avons créé la Wine Week pour faciliter la vie des acheteurs internationaux qui sont ultra-sollicités avec une multiplication d’événements, justifie Pascale Ferranti, directrice de Vinisud. Ils enchaînent ainsi deux salons identitaires conçus dans une stratégie de complémentarité : Paris, place-forte d’affaires facile d’accès pour un salon dédié aux vins septentrionaux autour de la notion de Cool Climate et Vinisud, le mondial des vins méditerranéens (hot climate) dans une approche plus réceptive avec un salon organisé au cœur du vignoble. »
400 acheteurs internationaux de gros calibres
L’offre ainsi rassemblée sur 9 jours, permettrait de « courtiser » et conserver des acheteurs internationaux de très gros calibres : sont ainsi attendus cette année à Montpellier, 200 acheteurs recrutés dans la capitale, que viennent compléter 200 autres rassemblés par Sud de France Développement dans le cadre du Forum international d’affaires (le FIA, pendant le salon Vinisud). « Le profil des acheteurs monte d’un cran en 2018 avec des décisionnaires de très haut niveau, notamment d’Amérique du nord et d’Asie, observe Fabrice Rieu, président de Vinisud. La stratégie de Comexposium a été de les recruter sur Vinovision Paris, de les conserver avec les rendez-vous BtoB WWM Global, puis de les amener à Montpellier ».
Dans la métropole régionale, ces acheteurs trouveront sur trois jours une offre encore plus dynamique à travers un salon innovant représenté par 1 420 exposants, et une thématique placée cette année sous le signe du développement durable et des démarches éco-responsables : viticulture raisonnée, biologique ou biodynamique, vinification naturelle, vins vegans, changement climatique seront en effet le fil rouge de cette édition. « Nous tenions, pour encore plus d’efficacité auprès des acheteurs, à présenter une vue macro-économique de ce qui se passe dans le vignoble méditerranéen en mettant en lumière toutes les démarches responsables mises en place à l’initiative des vignerons, des producteurs, des syndicats », détaille Valérie Ferranti, directrice de Vinisud.
En 2018… et en 2019 ?
Figurant avec les rosés parmi les deux leviers de croissance du salon mondial des vins méditerranéens, la Sparkling Zone dédiée depuis 2016 aux vins effervescents français, espagnols et italiens, se révélera ainsi particulièrement dynamique avec plus de 2 000 échantillons en dégustation libre. Lancé en 2017, l’espace Nouvelle Vague consacré aux vignerons installés depuis moins de 5 ans, revient dans une version augmentée avec 60 exposants annoncés. Et il n’est qu’à voir le round de Master Classes et conférences s’enchaînant sur trois jours au parc des expositions, pour mesurer la montée en puissance de Vinisud version 2018.
« C’est clairement un nouveau modèle de salon, se réjouit Fabrice Rieu. Aujourd’hui la plupart des grands salons internationaux sont focalisés soit sur la facilité d’accès géographique comme ProWein, soit sur une offre au cœur du vignoble comme Vinexpo, Vinitalie ou le salon des vins de Loire. La nouvelle version de Vinisud, c’est de réunir le meilleur des deux en conservant en année impaire, un ancrage fort au cœur du plus grand vignoble mondial. »
Et en 2019 ? L’aventure se poursuivra à Paris en fédérant (une première en France !) tous les acteurs de la filière, afin encore et toujours de distancer ProWein. « A l’inverse de la politique tarifaire assez élitiste de Vinexpo, la volonté de Comexposium est de permettre à tous les professionnels de la filière d’exposer en 2019 en pratiquant des tarifs qui ne soient pas un frein pour les vignerons d’Occitanie », annonce Fabrice Rieu. Selon le président de Vinisud, ils seraient ainsi « plus attractifs que Vinisud » avec des remises pratiquées « pour tous les vignerons s’engageant pour 2019 avant le prochain ProWein 2018 ». Un sacré investissement sur l’avenir, avec l’objectif d’arriver en force l’an prochain à Paris avec 2000 exposants souhaités.
Articles liés