Lundi 23 Décembre 2024
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16.07.2012
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Les professionnels de la viticulture sont de plus en plus nombreux à se convertir au principe de l’agriculture biologique. Le salon Tech & Bio faisait la promotion, la semaine dernière en Gironde, de ces techniques alternatives.
Pour les viticulteurs, l’été n’est pas la saison des vacances. Depuis quelques semaines, les pieds de vigne se chargent de baies bien vertes. Du même vert que le label Agriculture Biologique, vedette du salon « Tech & Bio » qui était organisé pour la première fois la semaine dernière en Gironde, au lycée agricole de Libourne-Montagne, par la Chambre d’agriculture de la Gironde. « Une véritable révolution silencieuse portée par des milliers de viticulteurs. Le passage au bio, c’est un choix, encouragé par la conviction de certains », commentait le préfet de Région Patrick Stefanini, sensible à l’engagement des professionnels de la filière.
L’Aquitaine est effectivement la troisième région viticole bio, la Gironde le second département viticole bio, plus de 6 % des vignobles bordelais sont déjà certifiés et près de 700 vignerons sont en cours de conversion au bio.
« Innover en permanence »
Toute la journée, une centaine d’exposants réunis par la Chambre d’agriculture de Gironde ont présenté « des solutions concrètes pour une agriculture durable ». Le président de la Chambre, Bernard Artigue, estime que le bio est « non seulement encouragé par la demande des consommateurs, mais permettra en plus d’assurer la pérennité de nos exploitations agricoles. Avec ce salon, nous avons créé une vraie plateforme technique destinée aux viticulteurs. Comme la viticulture conventionnelle, la bio doit s’adapter et innover en permanence ».
Les nouvelles technologies accompagnent effectivement les viticulteurs dans leur démarche, comme la bien nommée solution informatique « Mes parcelles » qui simplifie la traçabilité des vignes et le suivi des soins qui leur sont apportés, une étape incontournable de la conversion.
Les démonstrations de conduite « écoresponsable » ont également remporté un certain succès, dans ce secteur où la maîtrise de la consommation en carburant relève du défi. Les viticulteurs étaient même incités à passer leur tracteur au banc d’essai moteur, pour mieux économiser et réduire les émissions polluantes.
La fin des produits chimiques
Dans les allées du salon, les discussions ne se limitaient donc pas seulement aux échanges de recettes de purin d’orties, même si l’atelier des Préparations naturelles peu préoccupantes révélait les vertus du pissenlit ou de la menthe poivrée contre les maladies ou les insectes.
Outre ces décoctions, un stand rappelait l’engagement des agriculteurs dans le plan Eco-Phyto visant à réduire de 50 % l’utilisation de produits chimiques. « C’est justement parce que j’en avais marre de respirer des produits chimiques que je suis entré en conversion », raconte Patrick Erésué, vigneron à Castillon, curieux des nouveaux pulvérisateurs plus précis et moins diffus. Le château Chainchon devrait battre pavillon bio pour son millésime 2013. « La conversion dure trois ans et demande un gros investissement (NDLR. 100 000 euros sur les trois ans). Mais dès le premier millésime, j’ai fait un vin différent, aux tanins moins carrés, avec davantage de fraîcheur. Franchement, je ne regrette pas ma conversion au bio. Si j’avais su, j’y serais passé avant ! »
Sylvain Petitjean
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