Accueil Dégustation Champagne : honneur aux dames

Auteur

La
rédaction

Date

19.05.2015

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Pour la fête des mères, dimanche 31 mai, voici 3 cuvées féminines en diable, toutes issues du millésime 2004, pour célébrer la plus belle de toutes ! Notre sélection : Femme de Champagne, Lady et Joséphine.

2004 est un beau millésime en Champagne, quantitatif et qualitatif. Après les très solaires 2000 et 2002, il marque le retour à un style plus classique, avec une maturation douce et lente, des nuits fraîches. La vendange a donné des moûts très équilibrés, marqués avant tout par un joli fruit, sans excès d’aucune sorte.

C’est un millésime parfait à ouvrir aujourd’hui, et nous y avons déniché 3 bouteilles exceptionnelles dans un esprit « féminin » pour sortir le grand jeu au moment de la fête des mères !

Femme de Champagne (Champagne Duval-Leroy)

Grand nom de la Champagne, la maison Duval-Leroy est dirigée par la charismatique Carol Duval tandis que Sandrine Logette-Jardin tient les commandes de la production. Ce n’est donc pas un hasard si la cuvée prestige de la maison est baptisée Femme de Champagne. Créée dans les années 90, cette cuvée a entamé un repositionnement, particulièrement visible sur ce 2004.

« Femme de Champagne est en train de migrer de l’apéritif vers le milieu du repas, sourit Sandrine Logette, chef de caves. Nous avions lancé cette cuvée en 1990 comme le reflet de l’élégance et la finesse de nos meilleurs chardonnays. Mais au fur et à mesure des années, Femme de Champagne a évolué, gagnant de l’étoffe et de la puissance en bouche. Cette construction marque les esprits. Pour cela, nous avons renforcé la sélection parcellaire, travaillé sur les pinots noirs, vinifié une petite partie des vins sous bois.»

Robe claire or pâle, cette prestigieuse cuvée démarre sur des notes mêlant l’abricot sec, le citron confit et la fraîcheur de la verveine, avant de passer, à l’aération, sur du massepain. La bouche est très tactile, fraiche au début pour évoluer peu à peu vers un crémeux tout en longueur. Le boisé apparaît sous forme de fines touches épicées de vanille. L’aromatique est élégante, de type caramel beurre salé, sans exubérance.

Proposé dans un élégant coffret d’une demi-bouteille, c’est le flacon idéal d’un tête-à-tête autour d’un foie gras poêlé aux fruits secs. En vente (70 €) à la propriété ou sur www.duval-leroy.com

Lady (Champagne Paul Goerg)

Cap à quelques pas de là sur le village de Vertus où 7 familles de vignerons représentant 120 ha se sont associés et produisent le champagne Paul Goerg. Au sommet de la gamme, Lady est une cuvée de prestige résolument moderne. Le flacon épuré, l’écrin noir, et l’étiquette taillée comme une gemme évoquent pour ce champagne l’éclat d’un diamant.

A l’intérieur du flacon, un vin aux multiples facettes, issu d’un assemblage de 85 % de chardonnay et 15 % de pinot noir, patiné par plus 10 ans en cave. La robe est encore étonnamment jeune, les bulles très fines. Porté par une grande élégance, le nez qui démarre agrumes confits évolue toutefois rapidement vers la vanille, la cannelle, la crème au lait et autres arômes pâtissiers. La bouche se construit par touches successives : un démarrage salin arrondi par une texture plus fondante en bouche, clôturé par une finale riche. Cette lady là n’est plus une demoiselle évanescente, elle est parfaitement épanouie !

Voici une cuvée parfaitement travaillée et superbement présentée pour un très beau cadeau (prix conseillé, 70 €). A table, la positionner sur des entrées résolument haut de gamme : brouillade d’œuf, soit au caviar (pour la texture saline) soit aux truffes (pour la complémentarité d’arômes et le contraste rafraîchissant). Le parmesan lui fera aussi honneur.

Joséphine (Champagne Joseph Perrier)

Créée en 1825 par Joseph Perrier, la maison éponyme est l’exemple d’une entreprise de champagne perpétuant un savoir-faire artisanal depuis quatre générations. Le fleuron de la gamme est la cuvée Joséphine, du nom de la fille chérie de Joseph Perrier, une belle brune au visage angélique et à la silhouette envoûtante.

Cette cuvée, produite seulement 8 fois en 32 ans, est entièrement faite à la main (poignetage, pointage, remuage, …) jusqu’à son habillage aux arabesques dorées à l’or fin. Un habillage qui traduit bien les pleins et les déliés de ce champagne arrivé à parfaite maturité.

La robe est or jaune brillant. Le nez s’ouvre sur un cortège de fruits mûrs, de fleurs mellifères et d’épices douces. La bouche s’exprime finement vineuse, corne d’abondance de fruits mûrs et confits, de brioche, d’amandes et de noisettes. « Les étés d’autrefois brûlent dans les bouteilles d’Yquem » disait François Mauriac à propos du célèbre sauternes. Mais ce champagne mûr et complexe évoque, lui aussi, les saveurs de raisins gorgés des derniers rayons d’août.

Voici une grande cuvée (prix conseillé 95 €) qui n’aura « même pas peur » d’un ris de veau aux morilles ou d’une cuisine orientale au curry de noble origine !

Joëlle W. Boisson