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Le Pinot Meunier au top : la preuve par 9 Champenois

Meunier Institut 2017 : Ces vignerons fans du meunier cultivent aussi la bonne humeur ! Neuf vignerons et une variété de styles. (Photos : Meunier Institut)

Auteur

Thierry
Perardelle

Date

27.05.2017

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On savait le cépage meunier apprécié pour ses vertus dans les assemblages champenois : rondeur, fruité, garde… On le retrouve resplendissant dans sa version la plus identitaire, en monocépage. Neuf vignerons s’y attèlent avec talent, au sein de l’association Meunier Institut.

Lors du Printemps des Champagnes en avril 2017, rendez-vous réservé aux professionnels, les vignerons de l’association Meunier Institut invitaient dans un petit village, chez André Heucq à Cuisles (Vallée de la Marne). Le nouvel et bel espace œnotouristique du vigneron bio (succulentes bulles) accueillait les confrères dingues du meunier, fiers du meunier, tous élevés à ce cépage et motivés pour lui assurer d’éternelles lettres de noblesse. Premier constat, à l’image de toute la Champagne d’ailleurs : quelle incroyable diversité, quelle palette de terroirs, saveurs et sensations dans les bulles de ces 9 vignerons. Un formidable potentiel, tantôt sur la plaisir consensuel, la gourmandise, la délicatesse, le fruité puissant, la forte personnalité…

Impossible ici de présenter le travail des 9 élaborateurs. Voici donc quatre coups de cœur « Terre de Vins ». Promis, les oubliés du jour ne le seront pas toujours. Amateurs de bulles et d’œnotourisme, surtout, profitez des beaux jours pour visiter ces vignerons attachants et accueillants.

Eric Taillet (Baslieux-sous-Chatillon) : ce vigneron séduit par sa connaissance des sols, sa passion dévorante, son esprit toujours en mouvement. Avec lui, le meunier confirme son potentiel de garde, des 1988 et 1989 en attestent ! Et les bulles disponibles actuellement, sur le duo principal tension et fruit, restent un exemple de finesse, de saveurs sur la minéralité, la salinité. Prenons la nouvelle cuvée parcellaire Le Bois de Binson (vignes de 1956, sous-sol silex et argile, millésimes 2012 et 2013), vinifiée en cuve émail et fût de chêne, élevée sur lies, tirée bouchon liège, extra brut. Ampleur et finesse au nez, bouche concentrée, ample sur le fruit charnu (pomme confite), un vin haut de gamme pointu et précis, juteux, qui n’en finit pas de ravir dans le verre (48 €). Pour l’apéritif ou à table (tartare de langoustines, pomme et avocat).
www.champagne-eric-taillet.fr

Audrey et Jérôme Demière (Fleury-la-Rivière) : leur cuvée Egrég’Or (racine latine Egregius, « qui sort du troupeau ») étanche avec délice toutes les soifs… Né sur un sol de sable calcaire riche en fossiles (vignes cinquantenaires), ce millésime 2010 conjugue puissance, arômes fruités (pêche, mirabelle, pomme verte), notes miellées, minéralité… et une longueur toujours fraîche, sur la gourmandise. Aussi beau à regarder (flaconnage original) que bon dans le verre (40 €). Avec un foie de veau poêlé ou une volaille à la crème.
www.champagnedemiere.com

Elisabeth, William et Simon Moutardier (Le Breuil) : auprès de leur maman Elisabeth, les fils William et Simon revenus sur le domaine perpétuent l’aventure et la mémoire du grand-père Jean. La dynamique s’affirme, aussi conviviale que les bulles maison (jetez-vous sur le Carte d’Or, parfait pour de longs apéritifs, 20 €). La famille développe le travail du sol, savoure le retour du fût, innove… Les amateurs découvrent ainsi le Pure Meunier zéro dosage (frais et ample sur la pâtisserie, les agrumes, le fruit blanc, 28 €) et s’étonnent d’apprécier deux Coteaux champenois 2014 (meunier en vin tranquille, travail sous bois, 20 €). Version blanche sur le charme (volume, gourmandise, pêche, note boisée, fruits de mer conseillés) version rouge sur le côté soyeux (cassis, framboise, queue de cerise, tannins fins, fraîcheur et mordant en finale, préparez rougets grillés et poivronade !)
www.champagne-jean-moutardier.fr
www.facebook.com/champagnemoutardier/?fref=ts

Anna et Franck Météyer (Trélou-sur-Marne) : un couple à découvrir, une bonne adresse au double intérêt. Pour les bulles, dont la cuvée Exclusif, millésime 2007, non dosée. Un délice né sur sol argilo-calcaire, aux notes florales, miellées et fumées, sur le fruit et le trio ampleur, puissance et fraîcheur. Un vin mûr à souhait (28 €) pour lequel Franck conseille le carafage dès l’ouverture (pavé de saumon au miel et sésame ou fromage de Langres lui iront très bien). Et puis, avant ou après la dégustation des bulles, passez du temps avec Anna, chaleureuse et si accueillante. Ici l’oenotourisme est une évidence et s’affiche haut de gamme. Collection d’outils anciens, expositions, salle de réception, visite de caves, événementiel, repas gastronomiques : c’est simple, ici tout est proposé et rien n’est impossible.
www.champagne-meteyer.com

Eric Taillet : Les vignerons de Meunier Institut soignent aussi leur communication. Avec notamment une belle campagne photographique.

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