Samedi 21 Décembre 2024
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30.05.2014
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Les 20 de Corbières présentaient, ce mardi 27 mai chez BAT, à Paris, les 29 cuvées ayant obtenu une médaille d’or au concours interprofessionnel des grands vins de Corbières ainsi que les cuvées bio de l’appellation.
Avec plus de 11 000 hectares, 218 caves particulières, 24 caves coopératives, 1315 producteurs et un cru, Boutenac, l’AOC Corbières est la première appellation du Languedoc, productrice de vin rouge à 91% (principalement à partir des cépages carignan, grenache, syrah et mourvèdre). Une appellation si vaste, que Xavier de Volontat, le président du syndicat, a ouvert un chantier de la hiérarchisation afin d’obtenir auprès de l’INAO, d’ici trois ans espère-t-il, une appellation « Villages » ainsi qu’un nouveau cru, « Durban ».
A la dégustation des vins ambassadeurs (majoritairement 2012 et 2011 pour les rouges), une acidité se dégage comme constante qui, lorsqu’elle arrive au second plan, donne une belle tension aux vins et laisse présager un bon potentiel de vieillissement. Xavier de Volontat, qui conduit également le château Les Palais (AOC Corbières et Corbières Boutenac) donne une double explication à ce phénomène : la spécificité du millésime (2012) assez tardif qui a abouti à un « équilibre alcool/acidité avec des tannins croquants » et la composition des sols de l’appellation, argilo-calcaires dans l’ensemble, malgré sa grande diversité dans le détail. Il ajoute également que les vignerons ont su tirer les enseignements des années 2003 et 2005 (millésimes chauds) et arrêté se faire des vins très extraits avec des récoltes faites en surmaturité. « Des vins très flatteurs les deux premières années, raflant toutes les médailles, mais qui s’écroulaient ensuite. »
Un bel exemple de ce millésime 2012 est la cuvée Vox Dei (35% mourvèdre, 35% syrah, 15% carignan, 15% grenache noir) faite par Alexandre They au château du Vieux Moulin (en conversion bio depuis 2010) à Montbrun des Corbières. On ne sait quelle « Voix de Dieu » lui a soufflé de reprendre, il y a seize ans, le domaine de son grand-père à la mort de ce dernier, alors qu’il se destinait à des études de droit, mais il eut été dommage qu’un tel vin n’existât point.
Avec un nez très cassis, on s’attend à retrouver l’acidité du millésime immédiatement en bouche, mais avant cela, une puissante et complexe rondeur vous emporte dans un voyage aromatique allant des fruits rouges jusqu’à des notes de cacao, sans qu’à aucun moment l’élevage sous bois, maîtrisé (1/3 en fûts de 2 vins, 1/3 en fûts d’1 vin, 1/3 en fûts neufs), ne vienne gâcher la fête, qui, avec un prix public à 8, 50 € TTC, peut se continuer longtemps.
Texte et photographie Jean Dusaussoy
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