Samedi 23 Novembre 2024
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16.10.2021
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Entre accomplissements et projets en cours, innovations viticoles et œnotouristiques, le grand cru classé de Sauternes n'a de cesse d'avancer. Rencontre avec son directeur général délégué Didier Galhaud, pour une découverte de la propriété, de ses ambitions et de son second vin, « Soleil d'Arche », en dégustation et à l'achat ce samedi (10h-18h30) lors de l'événement organisé par Terre de Vins et Cash Vin au Hangar 14 (Bordeaux)
Didier Galhaud, pouvez-vous présenter à nos lecteurs Château d'Arche ?
Grand cru classé 1855 à Sauternes, Château d'Arche est une propriété de 100 ha dont 85 ha de vignes. Pionnier en matière d’œnotourisme avec l’ouverture en 2002 de son hôtel **** de neuf chambres, le domaine a décroché plusieurs récompenses en œnotourisme (Best Of d’Or en 2006, Lauréat Best Of en 2014 et récemment en 2021 dans la catégorie Architecture et Paysage). La propriété s’est engagée dès 2010 dans une voie environnementale avec l’adhésion au plan SME, l’obtention de la norme ISO 14001 en 2015, HVE 3 en 2017. Elle sera certifiée Agriculture Biologique en 2024. Château d’Arche sait renouer avec les traditions (100 % du vignoble en taille manuelle, 20 % des passages dans les rangs sont menés par des chevaux de trait, remise en place de la taille tardive pour lutter contre le gel…), mais aussi miser sur l’innovation (tracteur électrique autonome, installation de tour anti-gel, essais œnologiques avec le concept WIneglobe pour réduire les intrants dans le vin…).
Quels ont été les chantiers menés à bien récemment à Château d'Arche ?
D'abord, notre nouveau chai de 2 500 m² inauguré en 2019, conçu pour être éco-responsable. L’objectif est de faire de ce bâtiment technique un lieu respectueux de l’environnement, du paysage et des équipes. Le bardage extérieur en troncs d’acacia rappelle les piquets de vigne. La toiture est végétalisée afin de limiter les variations de températures, et le bâtiment intègre un système de récupération des eaux de pluie et des eaux usées. Sur le toit, des ruches assurent la pollinisation de notre environnement. Les abeilles offrent également le miel du Château d’Arche à nos convives. Au rez-de-chaussée, le nouveau cuvier, entré en service à l’occasion des vendanges 2019, accueille trente-trois cuves thermo-régulées en acier micro-poli, qui facilite le nettoyage et évite l’utilisation de détergents. Souvent de petites tailles, elles répondent à l’exigence de la vinification parcellaire et permettent de gagner en précision et qualité. À l’étage inférieur, se trouve le chai d’élevage. Enterré, donc plus facile à climatiser, il accueille environ quatre-cents barriques de chêne français. L’espace est pensé pour le gravitaire, les barriques remplies sans pompe et l’oxygénation limitée.
L’audace est aussi notre maître-mot, avec un développement de notre gamme, grâce à l’apparition de nouvelles cuvées, toutes inspirées par l’excellence. Nous avons imaginé une méthode traditionnelle, élevée en barriques de Sauternes et dont la liqueur de dosage est faite à partir de château d’Arche. Egalement un rosé élaboré en partie dans des barriques de sauternes lui donnant un grain gastronomique. Nous avons aussi créé un vin blanc sec issu du grand terroir des vignes blanches, représentatif de l’encépagement constitué à 90% de sémillon et élaboré dans des barriques de Sauternes. Enfin, un vin rouge issu d’un terroir tardif et frais, issu à 95% de merlot, auquel nous apportons notre expérience de l’élevage dans notre nouveau chai souterrain. L'offre joue la modernité avec une proposition de packagings attractive, inspirée par l’univers de présentation des spiritueux, pour une mise en valeur des Sauternes. Ainsi, « Soleil d’Arche », second vin du Château d’Arche, est proposé en bouteille et ½ dans une carafe. Le Grand Vin est systématiquement livré avec son coffret luxe cadeau. Une cuvée crème de tête (issue des meilleurs raisins botrytisés, généralement des premières tries, ndlr) renoue avec les traditions du passé mais en version 50 cL.
Quels sont les autres grands projets sur les rails ?
Côté hôtellerie, le projet hôtelier de 58 chambres, tourné vers le luxe et le bien-être, reste d’actualité, avec une ouverture prévue à l'horizon 2023. Côté œnotourisme, nous lançons dès ce mois de novembre un thème conférence & atelier sur le vin et les sens. Côté vigne, la propriété s’est lancée dans un vaste programme de replantation, à travers l’arrachage de 10 ha, et l’acquisition de 11 ha en propriété et 13 ha en fermage, avec au programme une réflexion sur les cépages résistants, les problématiques de réchauffement climatique, les équilibres environnementaux.
Pouvez-vous nous parler de « Soleil d'Arche », à découvrir sur le millésime 2018 lors de cette « Foire aux seconds vins »?
Le nom de « Soleil d’Arche » est là pour évoquer ces reflets dorés, jaunes, brillants, solaires, qui se distinguent dans le vin de Sauternes. Il est élaboré à partir d’une sélection de terroirs - vignes jeunes, terroirs précoces qui botrytisent vite mais ne concentrent pas fortement - pour faire un vin sur la fraîcheur, un sauternes d’apéritif, avec une vraie buvabilité. Ce vin se veut accessible sans que cela soit péjoratif ou simpliste, car il a tous les codes d’un très bon sauternes, mais 50% de sucrosité en moins par rapport au Grand Vin, donc un coté désaltérant naturellement. Le millésime 2018 de « Soleil d'Arche » a décroché une Médaille d’or au concours mondial de Bruxelles. Ce vin se dégustera volontier sur des huîtres, des sushis ou un poulet au citron, par exemple.
Pourquoi participer à cette « Foire aux seconds vins » ?
Parce que ces seconds vins, « accessibles » gustativement et économiquement, drainent un public jeune, amateur, local - on ne s’attache pas suffisamment aux consommateurs qui sont aux portes de nos vignobles -, qui seront les passionnés de demain. Egalement parce que c’est très bien organisé autour d’une seule thématique. Et enfin parce que cela permet de donner une image plus moderne de Sauternes et de la gamme carafe de Château d’Arche.
« Soleil d'Arche » est à retrouver ce samedi lors de la « Foire aux seconds vins » au tarif de 20 € l'unité ; 100 € la caisse de six.
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