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[Escapade Bergerac-Duras] Mouthes Le Bihan : Pour se faire plaisir

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

21.03.2022

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Bergerac et Duras, le long de la Dordogne, offre un cadre verdoyant et un climat idéal pour l’élaboration de ces vins dorés, moelleux et liquoreux, qui tentent de reconquérir les palais. pas moins de sept appellations revendiquées en territoire de Bergerac et de Duras sur les deux rives de la Dordogne. (Re)découvrez-les dans notre Escapade, à lire en intégralité dans Terre de vins n°74, actuellement en kiosque, ou sur notre kiosque digital.

Épisode 2 : Domaine Mouthes Le Bihan

Pour se faire plaisir
Cathy et Jean-Mary Le Bihan ne font pas des liquoreux tous les ans, tant s’en faut, juste six millésimes depuis leurs premiers vins en 2000. « On choisit au moment des vendanges si on en fait ou pas, avec quel cépage, en fonction des conditions météo qui font botrytiser ou passeriller les raisins. » Jean-Mary plutôt à la vigne, Cathy au commerce, les deux en vendanges et aux assemblages en chai, reconnaissent que la seule référence de leur gamme en liquoreux est un « complément pour se faire plaisir, pas une nécessité ». Pour la Lionne et le Désert, du nom des lieux-dits de leurs deux plus belles parcelles, le chenin devait être tenté en 2015 ; il a finalement été gardé pour les secs, remplacé par le sémillon… et finalement pas vendu, étant déclaré « impropre à la commercialisation » par les Fraudes pour un léger dépassement des normes. En 2017, la parcelle prévue pour le liquoreux a beaucoup plu aux étourneaux, et il n’y a plus eu assez de raisin pour en faire une cuvée. Il reste quelques bouteilles (50 cl) de 2011, magnifique jus dans sa robe cuivrée. Le domaine certifié bio en 2006, Demeter en 2013, s’est plutôt fait connaître par les rouges et les blancs, « des vins qui ne sont pas forcément à leur avantage dans leur jeunesse et qu’il faut savoir attendre, mais c’est leur potentiel de garde qui fait la notoriété d’un domaine », rappelle Jean-Mary. Le pari n’était pourtant pas gagné d’avance. Le couple n’était pas du monde de la vigne, elle s’occupait d’un élevage de pur-sang, lui de céréales, mais, lorsqu’ils ont voulu racheter une exploitation près de Duras, en 1997, il y avait 5 hectares de vignes dans la corbeille de la mariée. D’abord confiés à des voisins, ils ont finalement été repris en main par les deux apprentis vignerons, qui voulaient « produire de beaux raisins à petits rendements », raconte Cathy. « On a démarré avec quelques cuves que l’on nous a données, du matériel bricolé et les conseils d’un grand vigneron, Elian Da Ros. D’emblée, tout a été vinifié en levures indigènes sans se rendre compte des risques que l’on prenait, mais avec une belle matière première et un chai propre. La qualité était au rendez-vous. Finalement, la plus grande difficulté a été de vendre les bouteilles. » La reconnaissance est surtout arrivée grâce aux vieilles vignes de plus de 80 ans de la cuvée Pérette et les Noisetiers, élevée en barriques. Clémence, leur fille œnologue, a rejoint depuis deux ans la ferme familiale, qui exploite désormais 22 hectares de vignes dont 8 en propriété avec toujours des chevaux et quelques poules.

47120 Saint-Jean-de-Duras
05 53 83 06 98 – Site internet

Épisode 1 : Château Puy-Servain et château Calabre