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Golden Globe Race et vendanges précoces en Vendée

Antoine Michon ©I. Bachelard

Auteur

Isabelle
Bachelard

Date

02.09.2022

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Alors que la Vendée accueille le départ de la Golden Globe Race 2022 depuis le port des Sables d’Olonne, les vendanges battent leur plein. La qualité semble au rendez-vous en dépit de la sécheresse de l’été.

Avec 355 hectares revendiqués en appellation Fiefs Vendéens dans le millésime 2021, la Vendée n’est plus le vaste département viticole qu’il fut jadis. Mais les vignerons, répartis sur des terroirs éparpillés du département de la Vendée, tiennent bon en dépit d’une sécheresse exceptionnelle.

Vincent Orion, du domaine de la Barbinière à Chantonny est président de l’appellation Fiefs Vendéens. Il a déjà rentré un tiers de sa récolte, le gamay et le pinot noir, principalement pour les rosés : « C’est un beau millésime de qualité, l’équilibre est correct, mais il faut aller vite pour conserver l’acidité ». Côté volume, on savait qu’il ne serait pas immense avec la sécheresse et pour certains le gel, mais le rendement en jus est intéressant, car il y a eu un peu d’eau après le 15 août. Il explique que 2022 est une année très solaire, avec un peu de grillure comme en 2018 et 2020. Quant au gel de printemps « on commence à y être habituées, c’est 5 années sur 7 ». Le rendement est un peu au-dessous de la moyenne, mais acceptable.

Golden Globe Race, une course à l’ancienne

©GGR / Nora Havel

Comme avec le Vendée Globe tous les quatre ans, les vignerons de Vendée profitent du projecteur branché sur le département et la ville des Sables d’Olonne pour faire connaître leurs vins. Pour le retour de la course autour du monde sans escale et sans assistance, les vignerons présentent leurs vins au village du départ de la Golden Globe Race qui aura lieu le dimanche 4 septembre depuis le port des Sables d’Olonne. Pas moins de 8 vins sont servis au bar du site provenant des domaines Mercier, Mourat, des Granges et Barbinière. Afin de célébrer le premier tour du monde en solitaire et sans escale réalisé par Sir Robin Knox-Johnston en 1968/69 dans la Sunday Times Golden Globe Yacht Race, une nouvelle Golden Globe Race a été organisée en 2018 pour marquer le 50e anniversaire de cette épopée. Forte du succès de cette édition remportée par le français Jean-Luc Van den Heede, une formidable aventure commence avec cette 3è édition. La Golden Globe Race donne le départ à 16 skippers du plus haut niveau pour plusieurs centaines de jours en mer, avec pour seuls instruments un sextant et une carte papier.

Record de précocité

Chez J. Mourat, la plus vaste exploitation du département, on pense avoir battu les records de précocité en commençant les vendanges le 20 août. Daniel Foucart, vigneron et responsable des saisonniers et des vendanges manuelles (Mareuil-sur-Lay) est très content : « Les grains sont beaux, l’acidité plutôt basse, avec un bel aromatique. Les volumes ne sont pas trop impactés par la sécheresse, car c’est la surface qui est sèche, les vignes sont enracinées et se nourrissent en profondeur grâce au travail bio et biodynamique » déclare-t-il. Les vignes les plus jeunes sont celles qui souffrent davantage. « On espère surtout avoir une arrière-saison humide pour assurer les années suivantes » conclut-il.

La force du schiste

Le domaine Saint-Nicolas est le plus proche de l’Océan. Il se trouve à l’Ile d’Olonne et ici aussi, la pluie a été rare. Les vendanges ont commencé dès le 24 septembre avec deux équipes d’une quinzaine de coupeurs car avec la sécheresse, les acidités et les volumes risquent de baisser. Antoine Michon fait tout pour rentrer les pinots noirs et les gamays au plus vite : « Idéalement, il faudrait les terminer pour la fin de la semaine, mais pas sûr que ce soit faisable » déclare-t-il tout en empilant les caisses de pinot noir sur la remorque. Les raisins sont impeccables, ils sont bon à goûter tels quels, mais les grappes ne sont pas très grosses. A la cave, son grand-père donne un coup de main à la table de trie, où il y n’y a pas grand-chose à éliminer. Toujours aux manettes Thierry Michon, est optimiste, comme toujours. La négrette et le chenin finissent de mûrir. Les blancs de chardonnays sont en partie rentrés, avec ou sans grillure. Quant au pinot noir « il est en plein soleil et ne grille pas, c’est le schiste ! »