Jeudi 26 Décembre 2024
Laurent Delaunay (à g.) et François Labet (à dr.), présidents du BIVB, lors de la conférence de rentrée de 2022 ©C. L'Hôte
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21.09.2022
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Lors de sa conférence de rentrée, l’interprofession bourguignonne s’est félicitée des rendements de 2022, alors que les stocks à la propriété atteignent un seuil critique.
« Notre région a produit un millésime d’une qualité et d’un volume relativement exceptionnels. » François Labet, président du BIVB (bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne) pour la viticulture, a le sourire. Après un mois de vendanges précoces en Bourgogne, le ressenti des vignerons se confirme : les quantités sont là, très probablement supérieures aux moyennes, malgré un été particulièrement sec. En effet, « la saison s’est déroulée de manière idéale, avec très peu de maladies, et peu d’accidents. » Les rares bémols : « de la grêle dans l’Auxerrois et en nord-Mâconnais, ainsi que des épisodes de pluies intenses en Côte de Nuits. »
Proche de 1959
La qualité, quant à elle, « est évidente, avec les mois solaires que nous avons connus. » Si les vinifications ne sont pas encore terminées, «on déguste à ce stade des vins superbes, pétillants de fruit, de saveurs ». Le vigneron de Vougeot confie que, d’après certains confrères, « 2022 présente des similitudes avec 1959, l’un des plus grands millésimes du XXe siècle, abondant et de grande qualité. »
De bonnes nouvelles qui tombent à pic pour Laurent Delaunay, l’autre président du BIVB, représentant du négoce. Car « après 2021, une année parmi les plus faibles connues, viticulture comme négoce sont au plus bas de leurs stocks. Ce qui engendre une augmentation mécanique des prix.»
Conséquence directe : pour la première fois depuis des années, les ventes de Bourgogne se contractent à l’export ainsi qu’en grande distribution. Sur ce circuit, « la Bourgogne fait -25 % en volume entre 2021 et 2022 », relate le propriétaire de la maison Édouard Delaunay. Un virage, car « jusqu’à présent, notre vignoble faisait figure d’exception dans une tendance de déconsommation nationale. » Et d’espérer, d’ores et déjà, « une autre belle récolte en 2023, indispensable pour réapprovisionner les marchés à hauteur de leurs attentes. »
Hommage à Louis-Fabrice Latour
Le décès de Louis-Fabrice Latour, dirigeant de la maison Latour et ancien président du BIVB, était dans tous les esprits en cette conférence de rentrée. « Nous dédions ce millésime à Louis-Fabrice ainsi qu’à tous les professionnels de la vigne et du vin qui sont partis cette année sans connaître le résultat final », a témoigné François Labet. « Pour avoir côtoyé Louis-Fabrice en tant que président de l’interprofession pendant quatre ans, je peux dire que c’était vraiment intense et passionnant de travailler avec lui, du point de vue personnel comme professionnel. On ne s’est pas encore remis de sa disparition.» De son côté, Laurent Delaunay évoque « un grand serviteur, comme on parle des grands serviteurs de l’État. Il était au service d’une cause qui le dépassait ». Et de conclure : « C’est une belle destinée ».
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