Jeudi 19 Décembre 2024
©C.L'Hôte
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23.11.2022
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Les estimations de volume 2022 s’approchent des records de 2018. Côté commerce, le vignoble réussit l’exploit d’augmenter ses ventes sur plusieurs circuits alors que ses prix ont bondi.
La Bourgogne va toujours bien. L’interprofession estime la vendange 2022 à 1,75 millions d’hectolitres, soit 23 % de plus que la moyenne quinquennale, et proche du record de 2018 (1,82 millions d’hectolitres). C’est aussi + 75 % par rapport à 2021, millésime marqué par le gel. La filière se satisfait aussi de la qualité. « Les vins sont bons, les degrés modérés, les couleurs pures, on a de la souplesse en bouche », assure François Labet, président du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne). Une bonne nouvelle, même s’il faudrait « une autre récolte du type pour rééquilibrer les volumes sur les marchés », complète Laurent Delaunay, président délégué du BIVB, qui rappelle que « les stocks à la propriété sont au plus bas, s’établissant en juillet 2022 à moins de 14 mois de ventes ».
Seul bémol : la grande distribution française
Dans le même temps, les chiffres de commercialisation démontrent un attrait hors normes pour les bourgognes. À l’étranger (où part environ la moitié de la production) surtout : si les volumes baissent de 10,2 % entre 2021 et 2022, le chiffre d’affaires grimpe, lui, de 12 %. Preuve que les prix ont augmenter sans pour autant décourager les acheteurs. « Cela montre le succès de notre région ainsi que la tension sur les marchés induite par la petite récolte de 2021 », analyse Laurent Delaunay. La tendance est aussi « excellente en restauration et chez les cavistes ». Seul bémol : « les résultats en grande distribution, en France, décrochent de 27,7 % en volume et 16 % en valeur depuis 9 mois ». La première baisse significative sur ce circuit depuis plusieurs années, qui peut s’expliquer par le manque de volumes ainsi que des difficultés liées au pouvoir d’achat en France.
La Bourgogne gagne 1 000 hectares depuis 2018
Forte de son succès, la Bourgogne plante. Les + 1 % d’accroissement autorisés chaque année par l’administration sont intégralement utilisés. Ainsi « on gagne 1 000 hectares depuis 2018 », indique François Labet, qui précise que les nouvelles vignes se situent « essentiellement dans le Mâconnais et le Chablisien », des secteurs de blancs, où « la tendance va croissante ». Désormais, la Bourgogne viticole s’étend sur près de 32 000 hectares.
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