Lundi 25 Novembre 2024
©A. Viller
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Date
11.12.2022
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Ils étaient une quarantaine cet après-midi à relever le challenge organisé par la Vinothèque, partenaire cette année encore de Bordeaux Tasting. L’objectif, déterminer à l’aveugle le cépage, le millésime, l’appellation et le domaine…
Pour ceux qui connaissent Bordeaux, La Vinothèque est une véritable institution. Sis en plein cœur de la ville, non loin du Grand Théâtre et du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, ce magasin caviste créé en 1972 a été racheté en 2007 par la maison Dubos Frères & Cie, l’un des plus prestigieux négociants bordelais. Celui-ci lui a donné une nouvelle dimension en lançant l’activité de vente en ligne. Avec deux millions de bouteilles en stock, la Vinothèque offre un choix remarquable et souvent presqu’exhaustif sur les plus belles appellations françaises et du monde. Pour la Champagne, par exemple, elle ne propose pas moins de 130 étiquettes ! L’esprit de ce caviste est d’abord de « désacraliser le vin, en faisant comprendre à la clientèle qu’il n'y a pas de question bête et que le vin est avant tout un plaisir », ainsi que nous l’a expliqué Noémie Lavigne, directrice commerciale de l’établissement.
La Vinothèque avait mis à disposition pour ce concours cinq cuvées qui ont été présentées à la fin du tournoi par les vignerons eux-mêmes. La première, la cuvée « Le Cygne 2021 » du Château Fonréaud, tendait un joli piège puisque ce vin blanc où dominait le sauvignon se situe sur le terroir de Listrac dans le Médoc, une appellation de rouges plus connue pour la gourmandise de ses merlots !
La deuxième cuvée était un Château La Pointe Pomerol rouge, dominé par le merlot. Le millésime 2019 servi marque un tournant pour le domaine, comme nous l’a confié son directeur général Eric Monneret : « Nous sommes restés longtemps sur une approche des années 1980, un peu sur la productivité, avec des bons vins mais pas forcément dans l’ère du temps. Nous avons opéré un travail en deux étapes. D’abord entre 2008 et 2011 où nous avons retravaillé l’approche parcellaire en s’intéressant à la composition des sols, pour vraiment retrouver l’identité de la propriété. A la fin des années 2010, mon équipe technique est partie à la retraite. Au début, cela m’a fait peur. Mais, autant ils avaient beaucoup œuvré sur la partie parcellaire, autant ils étaient moins motivés sur la partie non visible de l’iceberg, la vie des sols, leur pérennité, ce que nous avons pu faire avec la nouvelle équipe en changeant nos pratiques culturales. 2019 est l’illustration de ce virage, d’autant que c’est un millésime chaud et sec où justement une vraie vie des sols permet de tamponner cela et de garder beaucoup de fraîcheur. Un grand merlot surmature et mou, « it’s boring » ! »
La troisième cuvée était un Château Larmande Saint-Emilion Grand Cru Rouge 2018, qui faisait la part belle au cabernet sauvignon. Véronique Corporandy, la directrice technique, souligne : « notre domaine est l’archétype du Saint-Emilion classique, la propriété est située sur la côte nord de l’appellation, et produit des vins frais profitant des éboulis calcaires et des argiles sableux. Nous nous attachons donc plutôt à travailler l’élégance, la finesse, on est très loin de la concentration et du boisé massif. »
La quatrième cuvée était un Château Croizet-Bages Paulliac Rouge 2018. Personne n’a réussi à deviner l’appellation. Peut-être l’assemblage atypique 50 % cabernet sauvignon et 50 % de merlot a-t-il dérouté les candidats, alors que sur ce terroir on est davantage habitué à voir une proportion plus importante de cabernet sauvignon.
Enfin, le dernier vin était un Château Lascombes Margaux rouge, une propriété rachetée dernièrement par une famille américaine. Sur ce domaine de 120 hectares, très ouvert à l’œnotourisme, le merlot est roi, avec beaucoup de rondeur mais en même temps d’élégance, comme on a pu l’observer sur ce millésime 2016.
Le premier prix a été remporté par Louise Straub, ingénieur agronome et maître de chai du Château Duteurtre, propriété des Grands Chais de France : « Le Margaux ne pouvait pas m’échapper. J’ai réussi aussi à identifier le Pomerol, et les millésimes. En ce qui concerne le sauvignon, j’étais très surprise, je ne le mettais pas du tout à Bordeaux. Je suis cette année une formation à l’ISVV, le DUAD (Diplôme universitaire d’aptitude à la dégustation). C’était une belle occasion pour moi de tester ce que j’ai appris ! »
Toutes les cuvées dégustées sont disponibles sur : https://vinotheque-bordeaux.com
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