Lundi 23 Décembre 2024
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10.01.2023
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Ce domaine de 30 hectares, revient de loin. En 2012, Xavier et Caroline Perromat en prennent les rênes. À force de travail et d’idées novatrices, ils le hissent au niveau des « châteaux avec lesquels il faut compter. »
C’est en 1958 que la génération précédente Jean et Suzanne Perromat, achète cette propriété de 9 hectares de vignes dont la « bâtisse était en très mauvais état » selon Xavier. « Ils lui ont donné un nouveau souffle. Mon père a apporté les terres du plateau de Cérons et a porté la surface aux alentours de 22 hectares; Aujourd’hui nous sommes à 30 ha. Les cyprès que l’on peut voir actuellement ont été plantés en 1962, la vigne arrivait au ras du château. Depuis, nous avons créé un parterre. » Le château a été construit entre la fin du 17e et le début du 18e , et est inscrit en totalité aux monuments historiques. Celui-ci impressionne par son style classique, ses lignes pures et sa patine. Il a servi d’hôpital durant la première guerre mondiale et a accueilli des réfugiés durant la seconde. La salle centrale séduit et évoque merveilleusement le début 18e siècle : rien ne semble avoir bougé.
En 1958, lors du rachat, la mode était au blanc liquoreux et les vins produits en appellation Cérons (Barsac est à quelques kilomètres) étaient prisés. Si aujourd’hui l’encépagement en blanc reste le même (sémillon, sauvignon blanc et gris et une trace de muscadelle), il est désormais dédié majoritairement à la production de blanc sec. Et puis, « cela s’est rougi un peu » commente Xavier. « En 2012 on était sur du 50 % blanc / 50 % rouge. Maintenant on est à 2/3 rouge et 1/3 blanc (sec et liquoreux). » Des vins qui obtiennent régulièrement le label « ambassadeur de Graves », un label bien pensé qui « parle vrai » aux consommateurs.
L’inflexion de l’identité des vins est nette depuis quelques années. Le parcellaire a été repensé et des progrès significatifs sur l’extraction ont été faits. Le profil est plus aromatique, les vins ont gagné en finesse et en précision mais aussi en profondeur avec des tanins sont plus enrobants. Avec le couple Perromat, un des artisans de cette évolution est Julien Belle, leur œnologue conseil depuis 2012.
Château de Cérons blanc 2020. 17 €
Un soupçon de clou de girofle, eucalyptus, laurier, fleur d’aubépine, agrume bien entendu, fleur d’oranger et sureau. L’assemblage sémillon/sauvignon livre une bouche élégante et pure. Fin de bouche très saline (on en redemande). L’amertume reste très mesurée sur un pamplemousse délicat.
Château de Cérons blanc 2021. 17 €
Nez raffiné, délicat et nuancé, dans la discrétion et la complexité. Un côté fumé, citronnelle, fleur d’acacia, une touche de buis et de pierre chaude. Bouche sur des saveurs d’agrume. On aimera la douceur des saveurs et on appréciera le juste équilibre entre acidité, minéralité et fruité (citron et pamplemousse). Harmonie et complexité.
Avant de se consacrer entièrement au château de Cérons, Caroline Perromat était à Haut Bailly à Pessac Léognan, pour s’y occuper du développement commercial et oenotouristique. Une expérience qu’elle met à profit pour développer sa propre offre oenotouristique. Et puis, il y a ce travail récent avec la route des vins de Graves et Sauternes pour proposer des circuits audioguidés et développés par la société « la bulle verte » : un projet partagé par 8 propriétés et qui sera opérationnel en mars 2023. Xavier et Caroline restent attachés à la certification HVE obtenue en 2018 et ont pris, en 2021, un nouvel engagement pour une certification bio sur la totalité de la propriété (1er millésime bio en 2024).
Enfin, le Château de Cérons est « un vignoble au milieu du village » dit Caroline. « Les gens sont émerveillés par cette appellation qui porte le nom de leur village ». Mais c’est aussi « une zone de densification urbaine ». Et il faut concilier les intérêts de chacun. « La communication est importante. On a des parcelles qui ne sont pas loin des lotissements. Mais ça se passe bien car nous expliquons ce que l’on fait. On envoie un message par WhatsApp ou sms à chaque habitant avant les traitements. » Les habitants disent qu’ils « ont choisi cet endroit parce qu’il y a des vignes. La présence de la vigne est une composante de l’identité du village. Ces vignes restent ouvertes et sont considérées comme des espaces verts. » Et de conclure que l’objectif est « d’avoir une cohabitation pérenne et de préserver les vignobles au sein du village. »
Avec la valorisation de son patrimoine, ses vins très adaptés au marché, et ses certifications ou labels, le château de Cérons est un des châteaux qui montrent la voie. Une voie d’excellence.
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