Jeudi 19 Décembre 2024
Le portefeuille d'Iconic Nectars s'agrandit avec l'acquisition du champagne Emile Hamme & Fils qui rejoint le champagne Gosset ©DR
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18.01.2023
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Les chiffres sont enfin tombés. Comme les professionnels s’y attendaient, la Champagne bat un nouveau record en termes de chiffre d’affaires, dépassant pour la première fois la barre des 6 milliards d’euros !
En 2021, la Champagne avait déjà battu son record de chiffre d’affaires en atteignant les 5,7 milliards d’euros. En 2022, elle renouvelle l’essai et passe le seuil symbolique des 6 milliards. Les expéditions en volume en revanche ne sont pas parvenues à dépasser le record de 2007, mais s’élèvent quand même à 326 millions de cols soit une progression de 1,6 % par rapport à 2021, une dynamique tirée par l’export et non par le marché français. Ce dernier continue sa lente régression, une tendance de fond depuis plusieurs années, puisqu’il ne représente plus que 45 % des ventes contre 57 % voici dix ans, avec un recul des volumes cette année de 1,7 %. « De plus en plus d’amateurs de champagne se trouvent à l’extérieur de nos frontières. Il y a des marchés comme les États-Unis dont on pensait qu’ils étaient arrivés à maturation et on se rend compte qu’ils continuent à progresser. Nous ne pouvons que constater la bonne tenue du champagne par rapport aux autres vins, alors que dans certaines régions on parle de distillation, d’arrachage. Nous récoltons ce que nous avons semé depuis des années en termes de réflexion sur l’amélioration du produit, sur l’environnement, l’organisation de l’interprofession, le partage de la valeur qui incite les vignerons à produire de la qualité, mais il faut rester prudent. Il ne s’agit pas de fanfaronner, on est sur une période très fragile et sensible sur de nombreux sujets, aujourd’hui l’année commence et on remet les compteurs à zéro » confie Maxime Toubart, président du Syndicat général des vignerons.
Si tous les acteurs de la filière dans l’ensemble ont bénéficié de cette croissance, certains en ont davantage profité que d’autres. De très loin, ce sont les coopératives qui semblent sur le plan des volumes tirer le mieux leur épingle du jeu, avec une progression de 7,7 % contre 1,3 % pour les maisons, et 0,1 % pour les vignerons. Leur virage vers l’export est encore plus marqué qu’ailleurs, puisqu’elles y ont augmenté leur volume de 21,6% contre 6,4 % pour les vignerons et 2,8 % pour les maisons. Les ventes des maisons restent cependant largement en tête, 237,2 millions de bouteille, contre 58,2 millions pour les vignerons et 30,5 millions chez les coopératives. Cette situation s’explique peut-être par la crise du Covid qui avait frappé plus violemment les coopératives que les négociants, d’où des quantités de stocks disponibles particulièrement importants. Au contraire, les négociants qui avaient mieux résisté, avaient sans doute moins de bouteilles disponibles pour profiter de la croissance et ont dû davantage que les coopératives procéder à des contingentements. Mais il existe aussi un dynamisme certain des coopératives, avec une transformation de leur image, la découverte de plus en plus par les consommateurs de la qualité de leur travail, de leur proximité au terroir, tandis qu’elles se trouvent souvent très en pointe sur les thématiques de RSE. Une donnée cruciale nous manque encore, la répartition du chiffre d’affaires entre les trois grands acteurs, certains ayant pu gagner davantage en valeur que d’autres.
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