Jeudi 19 Décembre 2024
Christophe Kaczmarek ©F.Hermine
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Date
05.02.2023
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Après French Beaches, Christophe Kaczmarek développe une collection de microcuvées à quatre mains avec plusieurs vignerons et étoffe une gamme de vins aux étiquettes chatoyantes.
Ses étiquettes de chats déjantés ne passent pas inaperçues. Christophe Kaczmarek ne s’en cache pas, il est autant geek que passionné de vin. Lorsqu’il décide de lancer une gamme de microcuvées à quatre mains en collaboration avec des vignerons qu’il apprécie, il opte pour des étiquettes basées sur un concept de mème, des images détournées de façon parodiques pour créer le buzz en pop culture. Il met alors sur orbite une portée de chats pour accompagner une gamme de vins en tant que négoce- vinificateur de différents vignobles de France, tous travaillés en bio voire en biodynamie et en levures indigènes (sauf le côtes-de-provence avec le domaine de la Navicelle pour une question de couleur). Ils sont élaborés avec le Rhodanien Romain Paire, le Gascon Michel Mastrojuan, le Ligérien Michel Houtin, le Corse Lisandru Leccia … « C’est une décision collégiale : j’arrive avec une idée et on en discute pour aboutir à quelque chose de décalé. J’essaie de proposer un regard neuf, de changer d’élevage, de les sortir de leur zone de confort… Il s’agit aussi de remettre du collectif dans une société profondément individualiste et créer des ponts entre les mondes du vin. »
Ainsi atterrit sur la planète cavistes, la gamme Caaaaaaat (avec 7 a) qui sera déclinée en 9 cuvées, trois par couleur, comme les 9 vies du chat en égyptologie. À commencer par Cosmic Caaaaaat, rosé du Sud-Ouest moitié cabernet franc moitié cabernet sauvignon (10,90 €), Atomic Caaaaaaat, clairet du Sud-Ouest en malbec-tannat (19,90 €), Karaté Caaaaaaat, sélection parcellaire de merlot (19,90 €), MusCaaaaaaat, un muscat petits grains nature de Corse…« C’est kitsch, difficilement prononçable et plutôt anti-marketing mais j’ai juste suivi mon instinct. D’ailleurs, quand on tape vin en commençant par c et a, on me trouve au premier a. » Et « comme tout le monde veut devenir un cat », la gamme pourrait encore s’agrandir avec des hors-séries issus d’une barrique unique.
Des expériences tous azimuts
Christophe Kaczmarek n’en est pas à sa première expérience. Après avoir grandi en Auvergne, fait une école de commerce à Paris, travaillé chez des cavistes parisiens puis à l’export dans de grandes maisons comme Paul Mas et Castel, il décide de monter sa propre agence spécialisée baptisée Coq au vin. L’idée est de fournir aux vignerons, une douzaine actuellement, une aide à l’export, notamment pour commercialiser en Asie et en Océanie. « C’est toujours ça qui me fait vivre » précise-t-il avec ironie. Juste avant la crise sanitaire, l’infatigable entrepreneur avait déjà lancé dans le même esprit décalé une gamme French Beaches à 9,90 €, « plutôt destinée à l’international mais tuée dans l’œuf par le Covid ; elle a au moins confirmé mon envie de devenir vigneron et débouché sur la collection Caaaaaaat ». Une dizaine de French Beaches ont vu le jour en trois ans. Ces vins qui ont ouvert des marchés à l’international et dans des endroits trendys comme les festivals, sont également terres d’expériences comme avec les microcuvées Équinoxe (19-29 €), un vin orange d’Alsace avec Sébastien Mann, un pet’nat’ avec Romain Paire de la côte roannaise, un malbec sans soufre non filtré avec le Lotois Fabien Jouves… sans oublier l’approche artistique avec la graphiste-illustratrice Astrid De Lassée. Une série de trois Soleil en Bouteille, élaborée avec les Vignerons Catalans, sera néanmoins lancée dans les magasins Nicolas. Ces deux bicépages Vin de France et un rosé, bio et au packaging éco-responsable (sans collerette, étiquette en papier recyclé et en bouchon de résidus de canne) seront présents pour la première fois à la foire aux vins de printemps (11-12 €).
Mais la véritable ambition de Christophe Kacsmarek, désormais basé à Angers, est d’être vigneron à part entière… en Bretagne. « J’ai de la famille en pays bigouden où il y a tout à faire. J’aimerais m’inspirer des vins de Galice, une terre également de granit, au climat pluvieux avec des vignes en pergola. Mais je n’en suis qu’aux prémices. Il reste à trouver des vignes à planter, sans doute l’an prochain, surtout des blancs et peut-être des hybrides en rouge. Ce sera un petit projet à long terme. »
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