Samedi 23 Novembre 2024
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21.03.2023
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Derek Remy Smith reste peu connu du public. Il est pourtant un chef d’entreprise talentueux qui a développé ou racheté plusieurs marques de VPC : Léon Fargues, Trésor du Patrimoine, France Loisir et … l’Homme Moderne. Sur un coup de cœur, il a acquis, en 2012, un premier cru classé en 1855 de Sauternes : Rayne Vigneau. Nous l'avons rencontré à l’occasion du lancement du « Grand Vin blanc sec » du château et de l’exposition Goudji.
Quelle image avez-vous du Sauternes ? Quel avenir lui voyez-vous ?
J’ai une image complètement différente de celle que j’avais il y a 15 ans. Avec les vinifications actuelles, on ressent davantage la fraîcheur et moins la sucrosité. Cette découverte m’a permis de définir l’image du Sauternes par rapport à une qualité et au plaisir de les boire. Le bas de gamme ne peut plus exister et cela force chacun à travailler sur la qualité. La crise qui a traversé le Sauternes fait que tout le monde s’est remis en question. Les cavistes ont du mal à faire connaître le Sauternes, mais lorsque L’homme Moderne, qui ne vendait aucune bouteille, en vend à présent, alors on constate que les ratios de vente sont au-dessus de la moyenne. Nous avons aussi développé la vente directe, à partir du château, qui est capitale car elle nous évite d’avoir des intermédiaires et elle sauve la vente lorsque les frontières sont fermées. Toutefois, il y a aussi l’avenir par le négoce qui doit faire aimer le Sauternes.
Quels sont vos projets pour Rayne Vigneau ?
Nous avons comme but de consolider les ventes grâce notamment, au catalogue de VPC de l’Homme Moderne et de Sédao, à côté de la vente export et de la vente directe qui s’appuie sur le savoir-faire marketing du groupe. Et puis, nous souhaitons développer l’œnotourisme avec le projet de construction d’une tour pour pouvoir avoir une vue à 360° (NDLR : Rayne Vigneau est, comme Yquem, sur un tertre à 70 m d’altitude). Il y a aussi le projet d’une plus grande salle pour des séminaires, dans un cadre plus professionnel. Fin des travaux 2024 ou 2025.
Vous lancez aujourd’hui, à Rayne Vigneau, un vin blanc sec premium, comme beaucoup de crus classés de sauternes l’ont fait. Pourquoi cette création ?
Nous avions fait des essais, il y a très longtemps. J’ai laissé vieillir quelques bouteilles que j’ai finalement bues. J’ai sorti un 2012 merveilleux. J’ai dit à Vincent Labergère, notre DG, « il y a quelque chose à faire ». Vincent n’était pas satisfait mais il était acharné sur ce projet. Puis, récemment, il m’a dit : « je suis satisfait et on pourrait essayer de le vendre ». J’ai dit banco. Je suis convaincu que le terroir de Sauternes est un des meilleurs terroirs de vin blanc de France, et pourtant je connais bien les Bourgogne.
Ce vin sera en appellation Bordeaux. Cela vous convient, ou militez-vous pour la création d’une appellation spécifique des « blancs secs de Sauternes » ?
Est-ce que l’appellation Bordeaux est une bonne référence ? Pas forcément. Mais mettre « Appellation Sauternes sec » sur l’étiquette mettrait de la confusion. Ce qui fera que ce vin sera un grand vin blanc sec reconnu, c’est la marque du château Rayne Vigneau, indépendamment de ce qu’il y aura de marqué (Sauternes ou Bordeaux). Beaucoup de crus classés de Sauternes font un vin blanc sec premium, réputé, rattaché à la marque du château, et qui justifie son prix.
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