Dimanche 22 Décembre 2024
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29.03.2013
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Voici un vin produit sur un grand terroir de Sauternes… mais qui n’est pas un sauternes ! Le Clos des Lunes est un blanc sec signé Olivier Bernard, déjà à la tête d’un grand blanc bordelais, le Domaine de Chevalier. Deux astres qui suivent des orbites différentes…
Mercredi soir, ce sont les nouvelles « Lunes » 2012 d’Oliver Bernard qui ont fait briller la Dame de Shanghai, une discothèque bien connue de la rive gauche bordelaise, qui avait revêtu un habit plus feutré pour l’occasion. Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux depuis quelques mois, dirigeant du Domaine de Chevalier depuis 1983, ainsi que du Domaine de la Solitude et de Lespault Martillac, situés tous trois sur les graves de Pessac Léognan, c’est désormais en « amoureux du Sauternais » qu’Olivier Bernard s’est présenté hier soir à la place bordelaise. Depuis 2011, il est propriétaire d’une trentaine d’hectares de vignes sur les terres de Sauternes, réparties en deux lots : des parcelles situées entre Yquem et Guiraud « pour la puissance », d’autres plus proches de Bommes, à l’ouest de l’appellation « pour la fraîcheur ».
« Je suis là pour écrire une autre histoire, explique Olivier Bernard, surtout pas pour déranger Sauternes. Seulement, je crois à ces terroirs pour faire de très grands vins blancs secs ». Il ajoute, pour justifier son choix : « Il ne s’agit pas de faire un deuxième blanc de Chevalier. Ni l’encépagement, qui donne la part belle au sémillon, ni le terroir, ne sont les mêmes. Il s’agirait plus de travailler de grands vins blancs, un peu à la bourguignonne, comme à Meursault, qui peuvent être fermés dans leurs premières années, mais si magnifiques dix ans après ».
A la dégustation, la Lune blanche (65 000 bouteilles), la Lune d’Argent (80 000 bouteilles) et la Lune d’Or (5000 bouteilles), issues du millésime 2012, ont semblé conquérir les palais. Ces cuvées sont toutes les trois issues de vendanges manuelles, réalisées par tries successives, même technique que pour les liquoreux de Sauternes, permettant selon l’équipe de Chevalier, « d’obtenir des maturités parfaites juste avant que le botrytis n’apparaisse ».
Quant au Clos des Lunes, le choix du nom est davantage marketing que biodynamiste : « Cela parle à tout le monde et il est facile de traduire « Lune » dans toutes les langues ». Le président l’Union des Grands Crus pousse le concept jusqu’au bout, puisqu’il ne communiquera sur ces vins (dégustations, événements…) que les soirs de pleine lune.
L.G.
Photo ©Jean-Pierre Lamarque
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