Mardi 3 Décembre 2024
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04.05.2023
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Pierre Galet, immense scientifique qui a été l’un des plus grands contributeurs aux connaissances actuelles sur les cépages du monde entier, est enfin honoré dans un film documentaire de Clotilde Verriès dont l’avant-première aura lieu à Montpellier le 10 mai prochain.
Le grand public ne connaît pas bien son nom. Et pourtant, quel grand homme ! Sans Pierre Galet, nous balbutierions encore dans l’étude des cépages du monde entier. La réalisatrice Clotilde Verriès a réalisé un admirable travail avec ce documentaire intitulé « De la liane sauvage à la vigne de l’avenir ». A travers des images de longs moments d’interview de Pierre Galet ponctués de nombreux témoignages de personnes l’ayant côtoyé (dont beaucoup d’élèves), il nous est donné à mieux comprendre la vie riche de cet homme truculent qui a consacré sa vie à la vigne. Le documentaire permet de comprendre le rôle que Pierre Galet va jouer dès ses études d’ingénieur agro en tant que contrôleur des vignes. Il observera déjà à cette époque « les fleurs, les poils sur la plante, la disposition des vrilles sur les rameaux ». Naîtra ainsi son premier livre dans lequel il va imaginer un système facilitant la reconnaissance des cépages avec le type de bourgeonnement et la forme des feuilles. Un pas de géant, notamment pour les pépiniéristes à qui il va envoyer cet outil, car à cette époque ceux-ci n’avaient aucun moyen réel d’identification.
Une vie de recherche et de transmission
Tout au long de sa vie, Pierre Galet n’aura eu de cesse de perfectionner et vulgariser la connaissance des cépages. Il mettra en place différents systèmes d’identification dont le plus abouti consistant à déterminer un cépage spécifique en fonction des écarts angulaires et de la longueur des nervures. Une technique encore utilisée aujourd’hui par les élèves de Pierre Galet qui expliquent le transmettre à leur tour à leurs élèves, en Italie ou en Allemagne. Car les enseignements de Pierre Galet se sont diffusés dans le monde entier, par ses cours évidemment mais aussi ses nombreux ouvrages publiés tout au long de sa vie et traduit dans de nombreuses langues. Cet infatigable travailleur n’a eu de cesse de sillonner la planète pour comprendre toute la magie du genre Vitis, de Chypre en Afghanistan en passant par l’Afrique. Le documentaire est souvent émouvant, notamment lorsque Pierre Galet consulte ses premiers herbiers ou quand il explique à 95 ans, au crépuscule de sa vie, travailler sur « un petit livre de 2000 pages sur les vitacées » qu’il s’amuse à écrire en trois langues, français, anglais et latin parce que dit-il « il aime cette langue » ! Disparu en décembre 2019 à presque 99 ans, Pierre Galet restera à jamais le plus grand ampélographe.
Avant-première mercredi 10 mai à l’institut Agro Montpellier (inscription gratuite mais obligatoire avant le 5 mai à midi)
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