Jeudi 26 Décembre 2024
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05.04.2013
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Amoureuse du Languedoc-Roussillon depuis plus de vingt ans et à la tête de son propre domaine depuis 4 millésimes, l’Anglaise Katie Jones a découvert que ses deux cuves de vin blanc du millésime 2012 avaient été vidées par une main anonyme…
L’information, d’abord relayée par Vincent Pousson sur son blog, n’a pas tardé à soulever un sincère émoi chez les amis et les clients de Katie Jones des deux côtés de la Manche : avec plus de 300 messages sur Facebook et des réactions par millier sur la blogosphère du vin anglaise, la vigneronne originaire du Leicestershire a reçu de nombreux soutiens face à l’épreuve qui la frappe. « Cela me rassure, cela prouve que l’on fait du vin pour quelque chose », soupire Katie Jones. Mais ce n’est certes pas cela qui remplacera les quelque 30 hectolitres de vin envolés, disparus, perdus à jamais.
Elle raconte : « dimanche dernier, le dimanche de Pâques, je me rendais à ma cave à Tuchan pour faire déguster mon vin blanc à des clients. C’est un 100% grenache gris élevé en fût de chêne. Au moment d’ouvrir le robinet, rien ne sort. Pareil pour la seconde cuve. C’est alors que j’ai réalisé que les deux vannes avaient été ouvertes. Les cuves étaient vides… » Tout le millésime 2012 en blanc, deux cuves de 15 hectolitres chacune, balayées par une main anonyme.
Pour l’instant, la vigneronne ne sait pas quand le méfait s’est produit – elle était à ProWein – et déclare n’avoir aucune idée sur l’identité de l’auteur et ses motivations : « Je ne sais pas qui a pu faire ça, ni quand, ni comment, ni pourquoi, et à vrai dire je ne veux pas me poser ces questions, cela me dépasse totalement que l’on puisse faire une chose pareille. »
Un coup de cœur pour la région
Katie Jones s’est installée dans l’Aude il y a une vingtaine d’années. Après avoir longtemps travaillé pour la cave coopérative Mont Tauch, elle s’est installée à son compte, à la frontière de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, entre Tuchan et Maury. Depuis quatre millésimes, elle conduit ce vignoble de sept hectares, qui produit 20 000 bouteilles en moyenne, dont un quart de blanc. La perte est, bien sûr, très dommageable. « Le vin était prêt, l’élevage et les assemblages finis, je devais mettre en bouteille la semaine prochaine… Tout était déjà vendu. Heureusement mes clients se sont montrés très compréhensifs, ils m’ont dit qu’ils prendraient le millésime suivant. Cela fait du bien, même si cela ne console pas de tout le travail effectué, la taille, les vendanges, tous ceux qui m’ont aidé depuis des mois… »
Face à la déception, à la colère et à l’incompréhension, Katie Jones préfère s’en remettre aux autorités : « les gendarmes sont venus, ils enquêtent, je les laisse faire leur travail. Moi je vais continuer à m’occuper de mes vins, et de mes clients ».
Mathieu Doumenge
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