Vendredi 22 Novembre 2024
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27.06.2023
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Après un siècle d’existence, l’emblématique coopérative de Chablis fait partie des plus réputées de France. Entretien avec Damien Leclerc, son directeur.
En se plongeant dans son siècle d’histoire, on s’aperçoit que La Chablisienne a survécu aux pires difficultés : guerres – comprenant un bombardement aérien de Chablis - crises économiques, accidents climatiques majeurs… Comment expliquez vous cette résilience ?
Damien Leclerc : Je crois que le tempérament des personnes qui se sont investies au sein de cette coopérative a beaucoup joué. Plus globalement, on trouve dans notre territoire chablisien un état d’esprit particulier. Quelque chose de l’ordre de la vivacité, un peu à l’image de nos vins! Dans le nord de la bourgogne, on peut avoir du caractère comme les gens du sud.
Aujourd’hui, la cave reste première productrice de vins de Chablis tout en bénéficiant d'une excellente réputation. Quel est le secret ?
Notre spécificité, c’est l’ADN commercial : la notion de marque est apparue très tôt dans notre histoire. Nous avons mis en commun le commerce, le marketing et la communication avant même la vinification. C'est le cheminement inverse de la plupart des coopératives. Ainsi la première affiche de La Chablisienne date de 1926, alors que la mutualisation des outils techniques commence en 1947 seulement. Nous en récoltons les fruits aujourd'hui.
Pour son anniversaire, la Chablisienne propose une « Cuvée Spéciale 1923 ». Ce chablis village millésime 2020, gourmand et équilibré, se distingue notamment par son élevage partiel en fût et son étiquette originale. Prix : 18€.
Peut-on dire que la cave atteint aujourd'hui un sommet ?
Certes le projet de la Chablisienne est mature. Mais construire une marque est un travail très longue haleine. Quant on a vécu et traversé autant de crises, il est important de rester prudent. Rien n’est jamais définitivement acquis. On continue d’avancer, de se projeter, de se poser des questions. Il y a encore du travail.
Justement, quels seront vos grands axes de développement ces prochaines années ?
Nous souhaitons intensifier notre présence aux États-Unis, ainsi qu’en Asie-Pacifique. En France aussi, avec notre marque de grande distribution Union des Viticulteurs de Chablis, qui a de bon résultats mais que nous comptons encore développer. De même nous poursuivons la montée en gamme, sur ce positionnement de « luxe accessible », amorcé il y a 15 ans. L’idée est de conserver notre modèle coopératif tout en présentant les spécificités d’une grande maison de vins.
La décarbonation va aussi représenter une gros travail dans les prochaines années. En tant qu’acteur majeur du vignoble, on se doit d’être à l’initiative. Cela passe par des prises de décision concernant le poids des bouteilles, la mise en place de circuits fermés dans l’utilisation de l’eau, de groupes de froid de nouvelle génération, ou encore l’installation de photovoltaïque.
Si vous deviez choisir une seule cuvée de la Chablisienne à mettre dans votre cave ?
Les Vénérables. C’est un vin vraiment complexe, gourmand, très qualitatif; un chablis village de gastronomie, qui peut rivaliser avec beaucoup de premiers crus1.
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