Jeudi 21 Novembre 2024
Photo DR MP Dardouillet
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Date
21.09.2023
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À deux mois de leurs célébrissimes ventes de vins, les Hospices de Beaune présentent une récolte réjouissante ainsi qu’une pièce de charité étonnante.
« Ce millésime est indescriptible. » Voilà la réaction, à chaud, de Ludivine Griveau, régisseur du domaine des Hospices de Beaune, lors de son dernier jour de vendanges, ce mardi 19 septembre 2023. « C’est une année magnifique, avec une qualité qui ne fait pas de doute, mais déroutante car les profils sont particulièrement différents d’une parcelle à l’autre, voire dans une même parcelle ». En cause : une pluviométrie particulièrement disparate cette année. Ainsi, l’œnologue prévoit « des cuvées aux singularités encore plus marquées que d’ordinaire ».
Et comme l’année dernière, les volumes se révèleront généreux. « Nous avons rarement eu autant de grappes sur les ceps, malgré nos efforts pour réduire les rendements. 2023 aurait même pu être plus généreux que 2022, si nous n’avions pas effectué un tri particulièrement sévère. » Le nombre de pièces (fûts de 228 litres) mis en vente ce dimanche 19 novembre 2023 pourrait dont approcher de celui de 2022, à savoir 819 pièces.
Un fût lié à Notre-Dame-de-Paris
L'une d'entre elles retiendra particulièrement l’attention : la pièce de charité, cuvée très médiatique dont le bénéfice ne va pas à l’hôpital de Beaune, mais à une œuvre caritative, chaque année différente. Les Hospices n’ont pas encore dévoilé de quel vin il s’agirait. Mais le fût lui-même a déjà de quoi surprendre : son bois est issu du même arbre que celui qui va constituer… la nouvelle flèche de Notre-Dame-de-Paris.
Le fruit d’une longue histoire, qui commence avec le sylviculteur Bernard d’Harcourt. « Nous avons fourni un arbre de notre forêt de Vibraye, dans la Sarthe, pour la rénovation de la cathédrale. Il en restait quelques mètres. Nous avons souhaité les mettre en valeur, et avons pensé à un tonneau, puis fait une proposition aux Hospices de Beaune. » Ainsi, le bois a été débité par le merrandier charentais Olivier Barraud, avant d’être assemblé en fût par la tonnellerie bourguignonne Cadus. Le tout à titre gracieux. Un élevage qui promet un goût d’éternité.
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