En Muscadet, volume et qualité au rendez-vous

Les vendanges ont commencé en Muscadet le lundi 4 septembre. Après des années d’incidents climatiques et de volumes réduits, les vignerons de Nantes se réjouissent de récolter enfin la quantité de raisins dont ils sont besoin pour répondre à la demande des consommateurs.

« Il fait chaud », c’est la rengaine qui restera dans la mémoire des équipes à l’œuvre pour les vendanges 2023. Du jamais vu en pays nantais, les températures supérieures à 35° ont fait souffrir les hommes la première semaine de vendanges, mais la bonne humeur règne puisqu’on s’attend à une récolte normale, la première depuis 7 ans. Il faut revenir à 2018 pour avoir une vendange qui n’a pas été réduite par un incident climatique, le gel principalement. Pour la deuxième semaine, les températures sont plus raisonnables, mais les vignerons ne veulent pas traîner, car ils veulent garder de l’acidité dans les moûts. Ce n’est pas impossible puisque les vendanges sont principalement mécaniques, et donc que les machines peuvent faire de plus longues journées que les hommes.

De bons volumes
Il y avait beaucoup de raisin sur les pieds et comme on il n’y a pas eu de gel, on s’attendait à une récolte au niveau des rendements des cahiers des charges, c’est-à-dire autour de 55 hl/ha - en tenant compte des diverses appellations, 70 hl pour les régionales, 55 hl pour les sous régionales (Sèvre & Maine, Coteaux de la Loire et Côtes de Grandlieu) et 45 hl pour les crus comme Gorges ou Clisson. Alors que les trois quarts des raisins sont rentrés, les premiers résultats sont en dessous des prévisions : plus de précipitation en août, puis la sécheresse, donc moins de jus. Il y a aura sans doute un déficit de 10 ou 15% du volume, une moyenne 45hl/ha pour les 6 000 ha de vignes. Réjoui et optimiste, François Robin, délégué communication à la Fédération des vins de Nantes déclare : « On pense atteindre environ 280 000 hl. C’est bien plus que 2022 qui faisait 170 000 hl. On récolte à peu près le volume qu’on a vendu l’année dernière, mais on aimerait bien faire un peu de stock… ».

Des vins équilibrés
En plein décuvage, Romain Malidain ne prend que quelques instants pour nous confier son plaisir à récolter les 2022. Propriétaire avec sa famille de 11 hectares dans l’appellation Muscadet Côtes de Grandlieu, au sud-est du lac du même nom, il est arrivé aux trois quarts de ses vendanges : « Je suis très content de la qualité, les moûts sont équilibrés, il y a la fraîcheur qu’on avait un peu perdue l’an dernier à cause de la canicule » déclare-t-il. En 2022, il avait dû écourter les vacances pour récolter dès le 23 août et garder de l’acidité. Il est aussi satisfait des volumes et se réjouit de faire des vins autour de 12°, avec tout la fraicheur qu’on attend du val de Loire et du cépage melon de Bourgogne en Muscadet. En commençant les vendanges, il était un peu surpris mais en réfléchissant, il s’est rendu compte que 2023 était tout simplement « une année normale ».