Samedi 30 Novembre 2024
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04.10.2023
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La maison Jeeper de Nicolas Dubois et Michel Reybier vient d’étoffer sa gamme « blanche » avec un Grand blanc de Blancs et continue à investir en chais et au vignoble.
« La maison n’a pas de stratégie millésime - nous sommes trop jeunes pour ça et nous ne voulons pas appauvrir nos autres cuvées: notre signature est avant tout sur le chardonnay (70% de notre encépagement) élevé en fût, estime Nicolas Dubois qui préside la maison Jeeper. Il existait déjà un blanc de blanc, voici donc la nouvelle cuvée que nous avons choisi de baptisée ‘Grand blanc de blancs’. Elle est issue d’une sélection de parcelles en Grands Crus et Premiers Crus vendangées par pied à raison d’un pied par caissette pour choisir ceux produisant 1,3 kg, ce qui s’est révélé le poids idéal pour obtenir un bel équilibre sur la finesse et la pureté que nous recherchions ». Ce 100% chardonnay sur une base 2016 à 95%, sans dosage ni sulfites au dégorgement, a été fermenté pour moitié en demi-muids, et élevé en demi-muids et barriques bourguignonnes pour 6 ans de vieillissement sur lattes. Il est prévu une édition de 15000 bouteilles (120€) enveloppes dans une feuille et dans un étui en carton ainsi qu’une centaine de jéroboams.
Partenariats et investissements
La maison de Faverolles-et-Coëmy au nord-ouest de la montagne de Reims a appartenu pendant 60 ans à la famille Gouthorbe avant d’être rachetée en 2009 par Nicolas Dubois avec 35 hectares de crus en propre, notamment dans le Vitryat et la Cézannais. L’ancien électricien, passionné de vins, avait commencé un parcours dans le champagne en rachetant un lot en coopérative qu’il avait revendu en bouteilles sur Paris, générant ainsi 3342 francs l’année de la création de son entreprise éponyme comme se plait à le rappeler le négociant autodidacte.
Avec Jeeper (qui fait référence la Jeep de l’armée américaine qu’avait récupéré après-guerre Armand Gouthorbe, il change de braquet et développe rapidement l’entreprise qui grimpe en cinq ans à 100 M€ de chiffre d’affaires pour 6 millions de bouteilles vendus, notamment en premiers prix et marques distributeurs. Une ascension sans doute trop brutale qui le met en difficultés en 2012 avant qu’il ne cède une prise de participation majoritaire à un certain Michel Reybier, propriétaire de Cos d’Estournel, La Mascaronne… et d’un groupe d’hôtellerie de luxe (La Réserve). Le champenois reste à la tête de la maison mais il avoue « qu’en dix ans à côtoyer Michel Reybier et ses équipes, j’ai l’impression d’avoir suivi la meilleure école de commerce du monde ». En 2014, Jeeper prend un nouveau départ avec une bouteille dédiée à épaules rondes, des levures maison, un travail plus pointu sur le vieillissement (la maison dispose aujourd’hui du troisième parc à fûts de Champagne après Krug et Bollinger), l’équipement du chai en lumière orange pour une protection contre les UV et à partir de 2016, un travail à la parcelle. L’entreprise marnaise est passée de 40 salariés en 2013 à une centaine dix ans plus tard, les appros de 69 hectares à 90 avec la récupération des dernières vignes Gouthorbe et un récent partenariat pour 9 hectares bios dans la vallée de la Marne, signé avec Françoise Bedel, figure de proue de la biodynamie champenoise. « L’objectif est d’arriver à 130-135 hectares d’appros en fonction des opportunités de rachats ou de fermages. Nous disposons aujourd’hui d’environ 20% des surfaces identifiées en bio [8% au total en Champagne], qui vont dans la cuvée Nature ». La maison élabore également une cuvée éponyme pour la GD et depuis 2018, une cuvée Michel Reybier destinée à 95% pour les établissements du groupe hôtelier.
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