Samedi 23 Novembre 2024
© Leif Carlsson
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Date
20.10.2023
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C’est une première pour Billecart-Salmon restée jusqu’ici centrée sur la Champagne. La Maison vient d’annoncer une association à travers une participation minoritaire avec le domaine Bretaudeau, l’une des stars de la région Nantaise…
Mathieu Roland-Billecart a fait la connaissance de Jérôme Bretaudeau en 2018. Le jeune président de la Maison Billecart-Salmon venait de prendre ses fonctions : « L’un de nos directeurs commerciaux était très ami avec lui. Il m’a fait découvrir ses vins lors de l’une de mes premières tournées où je l’accompagnais. J’ai d’abord dégusté les rouges et je suis tombé de ma chaise. On est complètement perdu, à l’aveugle jamais on ne parviendrait à les situer, on pense à la Bourgogne, et dans les vignobles de la vallée de la Loire éventuellement à Sancerre, mais certainement pas au côté Ouest ! Jérôme travaille sur beaucoup de cépages (Cabernet Franc, Melon de bourgogne, Merlot, Pinot gris, Pinot noir, Sauvignon gris, Savagnin), c’est un peu une tête chercheuse et sans doute l’un des vignerons les plus talentueux de sa génération. Je suis impressionné par ce qu’il a réussi à accomplir en 20 ans tout seul, alors que 20 ans pour un domaine viticole, ce n’est rien. »
Entre les deux domaines, une collaboration technique a d’abord vu le jour. « Denis Blée, notre chef de vignes, teste depuis longtemps certaines pratiques biodynamiques. Jérôme est venu nous aider en nous apportant ses conseils, par exemple dans la constitution de notre serre où nous réalisons nos préparations, et surtout dans le passage d’une dizaine d’hectares de vignes sur l'ensemble du cycle à ce mode de conduite depuis un an et demi (nous ne sommes pas encore certifiés). »
Inversement, la Maison Billecart-Salmon, apporte au jeune domaine de Jérôme son expérience pluriséculaire. « Notre famille est aux commandes de la même maison depuis 200 ans, nous savons comment on construit une histoire sur des temps très longs. Du point de vue commercial, il est très bien distribué, mais nous avons une réputation à l'international et on peut imaginer aussi une entraide à ce niveau-là. »
Pour le reste, rien ne change. « Jérôme reste le chef de son domaine, le fonctionnement opérationnel demeure identique. Notre investissement lui permet simplement de disposer des ressources nécessaires pour pousser son exploitation à un niveau supplémentaire, à travers par exemple la création d’un nouveau chai. »
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