Lundi 25 Novembre 2024
Auteur
Date
23.06.2023
Partager
Freddy Jeannaud, gérant du producteur Terra-Cognac, a démarré ses premiers chantiers de gestion de la ressource en eau il y a une quinzaine d’années, motivé par une approche aussi rationnelle qu’idéologique
Marqué par cette citation confiée par un ami : « Nous n’héritons pas la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants », Freddy se lance ainsi dans plusieurs axes d’amélioration de son empreinte environnementale, soucieux d’apporter sa « petite pierre à l’édifice du respect et de la protection du vivant comme de la planète », et de réaliser des économies par la même occasion.
Le contexte positif, avec un marché qui se porte bien depuis une dizaine d’années et une émulation collective, aide à maintenir ses efforts.
Efforts qui se révèlent payants. Grâce à l’ensemble de ses actions, Freddy a réduit sa consommation d’eau de moitié en quinze ans. Pour en arriver là, plusieurs chantiers. D’abord, le dimensionnement de sa réserve incendie. Freddy a utilisé cette obligation légale pour construire une réserve d’une taille supérieure à ce qui est imposé, permettant de stocker l’eau en supplément avec laquelle il arrose ses plantations. Autre réserve présente dans l’exploitation : une cuve de béton souterraine de 1 300 hl, dans laquelle est stockée l’eau provenant des gouttières des bâtiments d’exploitation. Ces eaux pluviales sont récupérées pour le lavage du matériel, et la boucle se boucle avec son aire de lavage couverte, avec l’installation d’une cuve (à vin) aérienne, récupérant l’eau provenant du toit.
Sur tous les fronts
Freddy s’implique également dans le tri des déchets, en valorisant ses sous-produits de la vigne et du chai. Il épand ses vinasses en période de sécheresse, jouant par la même occasion sur son bilan carbone, en évitant le déplacement de camions qui seraient venus les récupérer dans l’exploitation.
La recherche de réduction de son empreinte carbone ne s’arrête pas là, puisqu’il forme ses collaborateurs à l’éco-conduite. Rien de bien novateur, comme il le dit lui-même, mais juste une conscience de son environnement : « Je dis par exemple à mes équipes, en période de vendanges, qu’il n’y a pas besoin de rouler à fond vers la parcelle. Attendez tranquillement, tournez à 20 km/h, d’autant que j’ai investi dans des tracteurs à variation continue, ce qui amène une grande souplesse dans la conduite du matériel. Ça fait déjà 10 % d’économies, sans compter la préservation du matériel : mon comptable me dit d’ailleurs que mes charges de réparation sont particulièrement légères ! » Le travail du sol n’est pas oublié, avec l’utilisation d’engrais organiques et d’interceps, et de l’enherbement inter-rangs systématique, sans oublier le parrainage de ruches.
Articles liés