[Trophées Cognac Vignoble Engagé] Mairie de Barret – catégorie Initiatives Collectives

La mairie de Barret cultive l’esprit collectif. Entre bulletins d’info et réunions publiques qui déboucheront cette année sur des portes ouvertes chez les viticulteurs.

La commune de Barret s’étire aux portes de Barbezieux avec une population qui a explosé ces dernières années. Plus d’un millier d’habitants y vivent, entre ville et campagne. Deux mondes qui s’ignorent souvent, « sans jamais déboucher sur un conflit à ce jour à ma connaissance », relativise Grégory Brun, viticulteur à Barret, soucieux cependant de recréer du lien. « Les agriculteurs sont confrontés ces dernières années à l’évolution des réglementations en matière environnementale et ils font beaucoup d’efforts. Tandis que le dialogue avec les habitants peut s’avérer difficile et rendre compliquées les relations de voisinage. » Revenu au pays en 2013, après dix ans comme directeur technique dans un château du Médoc, il s’engage auprès du maire Dominique Chatellier en 2020. « Depuis longtemps, j’avais fait le constat que de moins en moins d’élus étaient issus du milieu agricole et viticole alors que la commune a un rôle à jouer pour faire le lien entre chacun. » Le jeune conseiller municipal impulse la création d’une commission agriculture et environnement. Son rôle, être actrice de la bonne cohabitation entre les habitants d’un territoire où l’agriculture occupe une place importante.

Bulletin de liaison
Pour cultiver cette coexistence, la commission édite un bulletin d’info dont la parution se cale sur le calendrier des travaux agricoles. Des brèves baptisées « Rural info », « fruit de la concertation avec les agriculteurs afin de mieux comprendre leur métier et surtout ouvrir le dialogue avec les habitants », détaille Grégory Brun. Car si les sujets abordés portent sur l’agriculture, l’environnement et les contraintes réglementaires qui y sont liées font aussi partie de la ligne éditoriale présentée aux agriculteurs de la commune. « Nous avons mobilisé les deux tiers des exploitants de la commune, soit près d’une trentaine de personnes lors d’une première réunion. Nos échanges ont confirmé que nous partagions le même constat, que le respect et l’écoute sont essentiels, et que la commune doit être présente. » Pour construire cet avenir commun, une réunion publique a été organisée dans la foulée. Au bilan plus mitigé. « En nombre de participants, c’est décevant, une dizaine d’habitants se sont déplacés à la salle des fêtes. Sur le fond, les échanges ont été très constructifs, les agriculteurs ont pris confiance vis-à-vis des riverains dans leurs efforts sur l’environnement et sur l’écoute nécessaire. » Grégory Brun garde en mémoire l’intervention d’une habitante, musicienne de profession. « Elle ignorait tout du métier d’agriculteur sans avoir d’a priori et elle s’est montrée curieuse d’en savoir plus. » Elle pourra se rendre aux portes ouvertes chez les exploitants pour des rencontres sur le terrain. Une première journée sera mise en place d’ici la fin de l’année.

Delphine Lamy