Dimanche 24 Novembre 2024
©Clément Puig
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Date
09.11.2023
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Le 3 novembre, Philippe Pellaton a été réélu à la présidence d’Inter Rhône pour un second mandat de trois ans.
L’année passée, vous disiez, je cite « il faut renouer avec la croissance pour atteindre 2,9 millions d’hectolitres commercialisés d’ici 2035». Inflation, baisse de la consommation, stocks en hausse, votre feuille de route est bousculée. Comment allez-vous tenir le cap ?
On est motivé et on garde le cap. La stratégie interprofessionnelle est une stratégie au long court. On n’apporte pas de réponses à court terme. Le développements des parts de marché à l’international va prendre du temps, avec la date cible de 2035. A contrario, nous savons que si on arrête on n’y arrivera pas. Cela a été réaffirmé à l’occasion des élections, en présentant le projet sur les prochaines années, nous avons débloqué les budgets nécessaires pour réaliser ce plan. La stratégie export est là, elle et obligatoire. Elle fait face à la déconsommation en France, le pouvoir d’achat. Il y a aussi la diversification particulièrement sur les blancs. On peut presque dire que l’on a des résultats quand on voit les tendances de commercialisation, elles sont bonnes, il faut continuer. Pareil pour les rouges frais, plutôt légers jusqu’à nos crus, tous les gradients sont bons. Il faut arriver à communiquer sur ce que peut être cette diversité dans les vins rouges. J’évoquerais aussi la justesse volumétrique, il faut être en phase avec le marché et ne pas inverser les rapports pour être en adéquation entre les profils de vin et leur marché potentiel.
Vous voulez valoriser les labels environnementaux mais le marché du bio est en baisse. L’équation est difficile ?
Tout dépend de la façon dont on aborde ces problématiques. Je serais un peu provocateur auprès de ma famille de producteurs. On considère qu’un label environnemental a une survaleur, une surcote par rapport à quoi ? Je la comprends car pour produire un vin en agriculture biologique cela coûte plus cher qu’en conventionnel. On n’a pas les mêmes outils et règles du jeu avec cette différence de 20 à 25 % . Il faut que les vignerons s’affranchissent de cette problématique de positionnement de l’un par rapport à l’autre. Il faut le faire par rapport aux marchés que l’on vise. Certains sont demandeurs de ces produits certifiés, bio ou HVE et d’autres moins, dont certains sont franco-français. Le marché international ne connaît pas le label HVE. Comme sur les couleurs, idéalement le choix de la certification dépend de la cible que l’on a. Sur la stratégie bio, effectivement il y a un coup d’arrêt lié au positionnement tarifaire. Je dis aussi que mes bouteilles conventionnelles aujourd’hui, seront bio demain. Par exemple, aucun négociant de la vallée du Rhône n’a dit je passe toutes mes références en bio. S’ils font cela, la problématique est réglée. Mais ils ont leur gamme assise sur le conventionnel et génère à côté une référence bio. C’est pour cela que la pompe ne s’amorce pas trop non plus. Il n’y a pas de basculement important. Il se fera par les attentes sociétales et la nécessité d’être en conformité avec l’environnement. Il faut aussi passer les cycles courtermistes.
Comment l’interprofession peut-elle accompagner l’impact environnemental sur la filière ?
L’interprofession va rester dans ses métiers, qui sont un, l’outil institut rhodanien qui peut générer des expérimentations qui permettent au vignoble d’être plus résiliant. Des démonstrateurs régionaux vont être mis en place. Des parcelles expérimentales sur lesquelles ont va tester plusieurs méthodes pour lutter contre le changement climatique et le respect des bonnes pratiques environnementales. L’institut les pilotera. Il y a aussi les recherches sur les cépages résistants à la sécheresse, par exemple le caladoc qui a été intégré dans le cahier des charges.
L’interprofession peut accompagner par la communication. Une fois que tout cela sera réalisé, elle le fera savoir par tous ses plans d’action. L’impulsion appartient aux ODG et aux vignerons via leurs cahier des charges.
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