Vendredi 22 Novembre 2024
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13.05.2013
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A la une de « Terre de Vins » n°23, Robert Parker nous a donné une interview exclusive dans laquelle il revient sur son parcours, la création et l’actualité du Wine Advocate son regard sur le monde du vin… Morceaux choisis.
Sur son parcours :
Je réalise maintenant que même si des auteurs sur le vin et les critiques ont existé avant moi, j’étais un pionnier car je suis devenu le premier critique mondial dans ma profession. J’ai aussi mis la barre très haut en ce qui concerne le professionnalisme et l’indépendance, ce dont je suis très fier.
Sur son rapport au vin :
Le vin a profondément changé ma vie. Ma formation est celle d’un fils unique dans une ferme laitière de la campagne du nord du Maryland. Dans ma famille, personne ne buvait de vin et je ne connaissais rien à ce sujet jusqu’à mon célèbre voyage à Paris et Strasbourg pendant mes années universitaires en décembre 1967 et janvier 1968 pour rendre visite à ma petite amie (qui deviendra ma femme) qui passait sa troisième année d’université à l’étranger comme étudiante à l’Université de Strasbourg. La découverte du vin n’a pas seulement changé l’orientation professionnelle de mon existence, mais elle a, dès lors, sublimé ma vie. Je lui dois à peu près tout.
Sur l’avenir du Wine Advocate :
J’ai vendu une part importante de The Wine Advocate et une participation majoritaire en décembre 2012 à un groupe de jeunes entrepreneurs de Singapour. Ce sont des amateurs de vin, condition sine qua non pour la vente ait pu aboutir. Ils ont une vision à long terme et un engagement à garder The Wine Advocate indépendant du marché du vin et à poursuivre son rôle de guide pour les authentiques consommateurs de vin. J’ai lu que certaines personnes sont irritées car elles voulaient rester anonymes pour des raisons évidentes. Ces investisseurs ne sont pas impliqués dans le marché du vin mais tous sont impliqués dans la finance internationale et sont soit propriétaires, soit actionnaires majoritaires dans le secteur des activités de banque et/ou d’investissement.
Sur son influence à Bordeaux :
C’est le genre de question où je peux apparaître soit faussement modeste, soit arrogant en disant que oui. Je pense que Bordeaux fait de meilleurs vins et connaît une plus grande reconnaissance à travers le monde grâce aux efforts que j’ai faits ces 35 dernières années. Gardez à l’esprit que je suis venu à Bordeaux entre 85 et 105 fois pour déguster, interviewer les propriétaires et admirer les millésimes de ces 35 dernières années, je voudrais espérer que cela a eu un résultat positif puisqu’il est indiscutable que les vins de Bordeaux sont les meilleurs du monde. […] Malgré le sentiment selon lequel plusieurs premiers crus classés de Bordeaux, les « Super Seconds » et une poignée d’autres sont extrêmement chers et peut-être vendus trop chers, Bordeaux reste un des meilleurs rapports qualité/prix dans le monde, et j’ai joué un rôle important dans cela.
Sur l’existence d’un « goût Parker » :
La question à un million de dollars : existe t-il un goût Parker ? Même ma femme pense qu’il existe, mais je n’ai jamais souscrit à cette croyance. Je pense que mon goût est trop compliqué et trop varié pour être défini et placé dans une petite catégorie noire ou blanche. J’adore de trop nombreux styles de vin, de la finesse et l’élégance de Pape-Clément à la richesse onctueuse de Petrus ou Trotanoy, en passant par l’extraordinaire majesté, la plénitude et l’aptitude au vieillissement de Latour ou Pontet-Canet. Il en va de même de mon appréciation des vins d’autres régions. Mais je sais, que même si je vis encore 25 à 35 ans, quand je partirai et que l’on lira ma nécrologie, il y aura une référence aux vins « parkérisés » ou au goût « Parker ». Il n’y a rien que je puisse faire contre cela.
Propos recueillis par Isabelle Bunisset pour « Terre de Vins ». Interview à découvrir en intégralité dans notre numéro 23, aujourd’hui en kiosques.
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