Vendredi 22 Novembre 2024
Producteurs de Notre-Dame des Anges ©CIVP
Auteur
Date
20.03.2024
Partager
Les 14 domaines* revendiquant la Dénomination Géographique Complémentaire (DGC), Notre-Dame des Anges, en Côtes-de-Provence se sont retrouvés lundi 18 mars au domaine des Hautes-Pommières à Gonfaron pour présenter leurs vins à une centaine de prescripteurs (sommeliers, cavistes, journalistes, hébergeurs, restaurateurs).
« C’était notre premier événement professionnel qui avait vocation à rassembler tous les acteurs du territoire, souligne Jean-Pierre Daziano (Domaine de la Fouquette), président de l’appellation. Nous renouvellerons le 15 juin prochain, le Chemin des Anges pour le grand public. La manifestation est programmée pour le samedi 15 au lieu du dimanche en 2022 ». Une balade dans les vignes ponctuée d’ateliers et de rencontres autour de la faune, la flore, les abeilles, les bouchons… et qui se prolongera cette année en soirée. « Elle se déroulera à nouveau au Château Réal d’Or, la journée en 2023 ayant été gâchée par des trombes d’eau. Mais les prochaines éditions auront vocation à tourner dans le vignoble ». (surlescheminsdesanges.com)
Rosés et rouges
Lors d’une masterclasse, Christian Scalisi, sommelier et formateur en vins de Provence, a rappelé quelques éléments majeurs de cette jeune DGC, traduire « une super appellation avec un cahier des charges plus restrictif et qualitatif » a-t-il précisé. Née en 2019, c’est la cinquième de l’appellation régionale Côtes-de-Povence après Sainte-Victoire, Fréjus, La Londe, et Pierrefeu. Elle acte la typicité des rosés et des rouges, sans renoncer à « intégrer les blancs à moyen terme, insiste Jean-Pierre Daziano. On y travaille, d’autant plus que les règles de l’Inao en la matière ont évolué ; la barre des volumes minimum devrait disparaître ». 85 hectares ont ainsi été revendiqués en 2023 « à cause de la mauvaise récolte (37,2 hl/ha en moyenne pour une autorisation de 50 hl/ha maximum), mais on était plutôt à 110 en 2022 » précise Nicolas Garcia, directeur du syndicat des Côtes-de-Provence. Les 14 domaines ont produit 3074 hl en rosé et 85 hl en rouge (dont 23 % en bio, 19% en HVE), autour du pic Notre-Dame des Anges surmonté du sanctuaire éponyme, visible de tout le territoire.
Les vignes en sélection parcellaire sur une dizaine de communes du Centre Var émaillent un paysage de pins, de chênes et de châtaigniers bordé par le massif des Maures. « Celui-ci bloque les entrées maritimes, les vents d’est et le mistral, et transforme ainsi le secteur en climat méditerranéen à tendance continentale avec des étés chauds et secs et des hivers froids et humides, parfois des gelées, détaille l’œnologue responsable technique du CIVP Mireille Conrath. Ces forts contrastes de températures procurent plus d’acidité aux vins que dans ceux de La Londe et Sainte-Victoire, plus de degrés en bouche mais moins perceptibles que ceux de Pierrefeu ».
Sur ce socle de grès permien, vestige le plus ancien de la région avec ses terres rouges caractéristiques, on trouve une dominante de schistes au sud, plus calcaire au Nord, de l’autre côté de l’autoroute A57 qui traverse le territoire. Les rosés largement majoritaires comme dans l’appellation régionale des Côtes-de-Provence se caractérisent « par une rondeur moyenne, une acidité délicate et une texture satinée avec de la longueur en bouche et une légère amertume en finale, analyse Christian Scalisi. Ils sont plus délicats que Fréjus et Pierrefeu, moins opulents que Lalonde ». Les rosés de l’appellation jouent moins sur l’aromatique que sur l’équilibre en bouche avec une belle astringence et une amertume salivante.
* Les coopératives Cellier des Archers, Les Vignerons du Luc, Maîtres Vignerons de Vidauban, Terres Ailées de Gonfaron, et les caves particulières de Château Cavalier, Château Demonpère, Château Lauzade, Château Matheron, Château Réal d’Or, Château Reillanne, Domaine de la Fouquette, Domaine de la Garnaude, Domaine de Hautes Pommières, Domaine de l’Heure Bleue.
Articles liés