L’esprit pionnier d’Albert Bichot : de la Terre Adélie aux océans

Précurseur en la matière, la Maison Albert Bichot peut être fière d’avoir entraîné à sa suite d’autres Maisons bourguignonnes vers le bio. Si presque tous ses domaines sont en bio (le Domaine Long-Dupaquit est en conversion et sera certifié en 2025) aujourd’hui, l’intention est bien-sûr de « protéger la terre de nos enfants, de respecter les terroirs et la nature » mais c’est aussi l’esprit explorateur de la Maison qui est en œuvre !

Albéric Bichot, qui dirige la Maison familiale depuis 1996, raconte : « Mon grand-père, né en 1900, avait défriché le marché américain (dans les années 20) et nous avons conservé toutes les lettres qu’il écrivait à son père ». De quoi faire rêver l’enfant d’alors. Ce marché lointain, couplé à des lectures invitant au voyage, ont sans doute contribué à façonner son âme exploratrice et à développer son goût pour la nature. Lorsque l’on rêve de voyages lointains et de terres inaccessibles, on rêve parfois à la Terre Adélie… et ce fut ce prénom au parfum d’aventure que reçût la fille d’Albéric et de Constance Bichot avec la promesse irréaliste de son père sur son berceau de l’emmener un jour explorer ces fameuses terres. Adélie, c’est aussi le nom du dernier domaine acquis par Albert Bichot à Mercurey…

L’exploration du bio au service des terroirs et des vins
Aujourd’hui « tendance », le choix du bio n’était pas si évident lorsque la Maison Albert Bichot s’est lancée dans cette aventure il y a plus de 20 ans. Car c’en est une, nous confirme Louis Gimonnet, régisseur du Domaine Long-Depaquit surtout lorsqu’on exploite des vignes sur des terrains très pentus comme c’est le cas dans les 8 ha de Chablis où les machines n’ont pas accès ! Il a fallu explorer d’autres techniques, à l’aide de chenillettes et de treuils. « Je suis fou des terroirs, explique t'il, j’élève donc mes vins terroir par terroir avant de les assembler. En vinification, on a coutume de dire que 1+1 font 3 ! La vinification parcellaire apporte le meilleur de chaque terroir. Si tout n’est pas parfait dans le bio, c’est de façon certaine, la meilleure façon de préserver la vie dans les sols et de travailler sur ses équilibres, c’est toujours mieux que les herbicides ! » L’identité des terroirs ainsi préservée et valorisée offre une belle complexité aux crus qui en sont issus comme le Chablis Grand-Cru Les Vaudésirs 2020. Son bouquet est raffiné et sa bouche marie ampleur et tension. Son célèbre sous-sol kimmeridgien est composite et chaque type de sol apporte des qualités complémentaires au vin : forte concentration, maturité et fraîcheur.

Préserver l’environnement : une philosophie intégrale
L’agriculture biologique pour protéger la singularité des terroirs et produire des vins de lieux à la hauteur des climats bourguignons, c’est bien mais cela ne suffit pas. La Maison va plus loin ! En témoigne le renouvellement récent de « tous les habillages de nos bouteilles, qui, au-delà d’affirmer le style Albert Bichot, cartésien et élégant avec l’atout phare d’une grande lisibilité, sont fabriqués avec du coton biodégradable », atteste son responsable marketing et communication Lucas Przybyla. Les étiquettes témoignent de la marque de fabrique de la Maison : « offrir aux amateurs le plaisir de déguster tous les terroirs de Bourgogne avec le style de chacun », cela grâce à des exigences communes au sein des six domaines qui s’égrènent de Chablis à Mercurey. Si chaque domaine a son équipe dédiée qui « vit et respire ses vignobles tous les jours » selon le souhait d’Albéric Bichot, un homme veille à la cohérence du travail dans les différents sites : Christophe Chauvel, le responsable des Domaines, à l’exception de Chablis. Selon lui, « avant de parler biodiversité, il faut parler diversité, c’est la difficulté et la richesse de nos terroirs ! »

Explorer l’Océan et faire naviguer les vins
Le goût des voyages extrêmes d’Albéric Bichot date de sa jeunesse (il faillit perdre la vie à 18 ans dans les fins fonds du Québec aux côtés de Nicolas Vanier) et c’est naturellement qu’après avoir découvert la Fondation Tara Océan, destinataire de la pièce des présidents de la Vente des Hospices de Beaune en 2017, qu’il a eu envie d’être partenaire de l’association. Et c’est ainsi que sa promesse faite à sa fille se réalisa et qu’ils furent embarqués à bord de la goélette Tara (en décembre 2021), bateau scientifique qui explore les terroirs de l’Océan et qui les conduisit jusqu’en Terre Adélie ! Aujourd’hui, toujours dans sa quête de durabilité, la Maison Bichot a choisi d’envoyer ses vins par la mer à bord du cargo-voilier Grain de Sail (-95% d’émissions de CO2 par rapport au fret conventionnel) qui a quitté le port de Saint-Malo le 15 mars dernier direction New York ! Les vins devraient arriver à bon port ce week-end et nous guetterons la réussite de l’opération ; gageons que la qualité des vins n’aura pas diminué à l’instar de l’empreinte carbone !

Du style, voir du grand style !
Les vins Albert Bichot ont incontestablement une signature et Mathieu Mangenot, son directeur technique, y veille. « Les amateurs sont confiants quand ils choisissent nos vins, ils correspondent à leurs attentes. Nous visons une certaine mesure, des vins approchables jeunes et qui puissent aussi bien vieillir et qui apportent bien-sûr de la gourmandise. Là aussi, les enjeux climatiques sont à prendre en compte pour conserver ce style dans le temps. »

Quant au « grand style », les invités de la grande dégustation qui a eu lieu lundi 25 mars 228 rue de Rivoli dans le Salon Pompadour du palace Le Meurice l’ont savouré sans modération ! Ce sont presque trois-cents dégustateurs qui ont été accueillis par les experts des domaines Albert Bichot : clients particuliers, clubs d’entreprises, agents, restaurateurs, cavistes, influenceurs et autres journalistes.