Focus sur la cartographie climatique de l’AOC Ventoux

L’AOC Ventoux poursuit ses travaux et réflexions sur le climat futur et son impact sur la vigne, en s’appuyant sur des ateliers de transferts de compétences. Le dernier en date était consacré à la cartographie du climat.

«Devenir un exemple de développement harmonieux et durable en protégeant le vivant et sa culture », tels étaient les propos de Frédéric Chaudière, Président de l’AOC, en 2021. La « Raison d’être » de l’AOC s’est concrétisée par plusieurs ateliers. L’analyse climatique réalisée en 2019 et 2022, par Inaki Garcia de Cortazar Atauri, directeur de l’unité AgroClim à l’INRAE PACA, a posé les bases d’une réflexion profonde sur le futur. Les modélisations climatiques allant jusqu’à la parcelle ont produit 10 000 cartes climatiques. Accessibles sur le site de l’AOC, les projections suivent deux scénarios du GIEC, soit une évolution intermédiaire soit un scénario « catastrophe ». Les deux cas de figure montrent l’évolution de la phénologie des cépages grenache, syrah et mourvèdre, en visualisant les températures, la pluviométrie et le risque de gel. Marie Flassayer, directrice de l’ODG, se réjouit que : « l’AOC Ventoux soit la première AOC viticole française à mettre en place un outil aussi développé à la disposition des vignerons ». Les bases posées et conjuguées au partenariat avec l’ICV sur le suivi de 68 parcelles durant vingt ans, montrent les différents impacts sur la vigne, « coups de chauds », dates de vendanges. Des éléments qui ont été revus, afin que les vignerons complètent leurs connaissances issues de leur expérience par quelques notions d’agronomie fondamentales. 

Dans ce processus, l’AOC ne s’interdit pas de nouvelles initiatives, telle la production de « blancs de noirs », à savoir des vins blancs à base de cépages rouges ou noirs. Jean-Pierre Valade, propriétaire du domaine La Croix des Pins à Mazan mais également directeur technique de l’Institut œnologique de Champagne, a présenté ses expérimentations. Cette alternative pouvant répondre à l’engouement pour les blancs tout en utilisant les cépages rouges. Pour faire mûrir l’idée, une dégustation de 21 cépages différents présentés par l’ICV et l’Institut Rhodanien a été proposée.