Dimanche 24 Novembre 2024
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26.04.2024
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L’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) a présenté lors de sa conférence de presse annuelle l’état du secteur vitivinicole mondial pour l’année 2023. L’heure est au tassement généralisé.
-10%, voilà le chiffre que tout le monde attendait. Celui de la production mondiale de vin pour l’année 2023. Avec précisément 237,3 millions d’hectolitres, le chiffre le plus bas depuis 1961, le repli est marqué par rapport à 2022, et même davantage en comparaison des premières estimations réalisées par l’OIV il y a quelques mois du fait d’une révision à la baisse de la production de deux des principaux pays producteurs, l’Italie et l’Espagne. Ces derniers, comme beaucoup d’autres, ont été particulièrement affectés par des phénomènes climatiques (sécheresse, incendies, inondations) et les maladies cryptogamiques et ont donc accusé des baisses respectives de 23 % et 21 % à 38,3 millions d’hectolitres et 28,3 millions d’hectolitres. Dans le même temps, la France a connu pour sa part une légère croissance des volumes (+4 % sur un an) ce qui, mécaniquement, a propulsé l’Hexagone en tête des pays producteurs, très largement devant tous les autres avec 48 millions d’hectolitres soit 20 % de la production mondiale. Au pied du podium se trouvent les Etats-Unis (+9 %), le Chili (-11 %) et l’Australie (- 26 %). Au global, les 8 premiers producteurs représentent 75 % de la production mondiale. En parallèle, la consommation a légèrement fléchi avec 221 millions d’hectolitres, en repli de 2,6 % en un an. John Barker, le Directeur Général de l’OIV, a tenu a rappeler que la consommation mondiale de vin connaissait une tendance baissière depuis 2018, accentuée ces dernières années par des niveaux élevés d’inflation. Les Etats-Unis demeurent le premier marché mondial (15 %) devant la France (11 %), l’Italie (10 %), l’Allemagne (9 %) et le Royaume-Uni (6 %). La Chine, marché encore très jeune, continue sa baisse, perdant en moyenne 2 millions d’hectolitres par an ces dernières années et ne représentant plus que 3 % de la consommation mondiale (baisse de 25 % par rapport à 2022 à 6,8 millions d’hectolitres consommés). Il faut cependant moduler ces données car la consommation en Chine n’est que de 0,6 litre par an et par habitant, sans comparaison avec les 61,7 litres par an et par habitant du Portugal, champion toute catégorie, la France, deuxième, restant elle aussi à des niveaux élevés (45,8 litres/an/hab).
Ralentissement du commerce mondial de vin
2 phénomènes sont observés au niveau commercial. Les exportations ont accusé un recul marqué de 6 % par rapport à 2022 à seulement 99 millions d’hectolitres en 2023. Toutefois, les prix à l’exportation continuent eux de monter à 3,62 € le litre en moyenne (+2 % sur un an), soit +29 % par rapport à 2020. En valeur, la France demeure loin devant les autres pays avec un montant global d’exportations à 11,9 milliards d’euros (-3 % par rapport à 2022), devant l’Italie (7,3 milliards d’euros, -1 %) et l’Espagne (2,9 milliards d’euros, -3 %). Sans surprise, ces données se traduisent aussi dans le prix moyen des bouteilles exportées avec 9,4 € par litre pour les vins français (+7 %), là encore loin devant les Etats-Unis, seconds, avec 5,5 € par litre, la Nouvelle-Zélande (4,4 € par litre) et l’Italie (3,6 € par litre). Et si l’Allemagne s’avère être le champion du monde des volumes importés (13,6 millions d’hectolitres) devant le Royaume-Uni (12,3 millions d’hectolitres) et les Etats-Unis (12,3 millions d’hectolitres), ces derniers demeurent le premier marché en valeur avec des importations s’élevant à 6,2 milliards d’euros (en baisse de 12 %) devant le Royaume-Uni (4,7 milliards d’euros) et l’Allemagne (2,6 milliards d’euros). La Chine, de son côté, confirme le repli de son marché intérieur constant depuis plusieurs années avec une diminution des importations en volume de 25 % et 22 % en valeur.
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