Jeudi 21 Novembre 2024
La Maison Langlois se trouve au bord du Thouet, à Saint-Hilaire-Saint-Florent, non loin de Saumur ©Maison Langlois
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05.07.2024
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La Maison Langlois se trouve au bord du Thouet, à Saint-Hilaire-Saint-Florent, non loin de Saumur, à la confluence avec la Loire : une localisation qui sert de point d’ancrage pour réaffirmer son identité ligérienne avec le savoir-faire qui en découle. Chez Langlois, la refonte de marque sonne comme un retour à la source.
Intégrée dans le Groupe Bollinger depuis plus de 50 ans, la Maison Langlois-Château, devenue Langlois pour davantage de clarté, n’a pas été absorbée au point de perdre sa singularité. Certes, au savoir-faire champenois, Langlois emprunte la répartition des cuvées et des tailles, grâce à un « belon », cuve qui permet de fractionner les jus de raisins en plusieurs presses au moment du pressurage. Elle doit au Groupe les avantages des synergies. Avec la mutualisation des achats, les fûts passent d’une exploitation à une autre en fonction des besoins : bois neuf ou de plusieurs vins. Mais les échanges de bonnes pratiques et de matériel ne conduisent pas à un effacement de l’identité de marque. Sans doute faut-il attribuer cette sauvegarde à l’application stricte du principe de subsidiarité qui consiste à prioriser la prise de responsabilité des filiales, au plus près du business et du contexte régional. La Maison Langlois conserve donc toute latitude pour réaffirmer son identité selon trois principes :
Le chenin est le cépage blanc ligérien par excellence ! Même l’Afrique du sud, aujourd’hui premier producteur mondial du cépage, le doit aux huguenots qui quittèrent la région suite à la révocation de l’Edit de Nantes. Chez Langlois, le chenin est le pilier de l’assemblage. Dans le Brut Réserve « gardien du style Langlois » le chenin compose l’assemblage à 50% minimum. Il ne s’agit pas de faire une cuvée mono-cépage, à l’image de l’appellation Vouvray, mais de trouver une trame de fraîcheur susceptible de bien mettre en valeur les terroirs. Ainsi, le passeur de terroir, comme on le qualifie souvent, est complété par le délicat chardonnay et le cabernet franc qui confère de la structure au vin.
La Maison Langlois porte la plus grande attention à ses 62 hectares de vignes. Preuve en est : elle adhère à la Charte Terra Vitis au début des années 2000. En 2020, une partie des vignes a été labellisée en Agriculture biologique (30 ha), l’autre partie est en conversion bio depuis 2022. Avec pour objectif d’élaborer tous ses crémants de Loire à partir de raisins bio en 2025, Langlois entraîne dans son sillage ses viticulteurs partenaires. Afin d’intégrer tout le processus de vinification, la Maison n’achète ni moûts, ni vins clairs. Pour les apporteurs de raisins qui représentent 70% de l’approvisionnement, il s’agit donc d’une nouvelle contrainte qui oblige réciproquement la Maison : partage d’expérience, support financier ou encore visibilité sur les prix d’achats avec des contrats sur 9 ans au lieu des 3 ans usuels.
Auprès des champenois du Groupe Bollinger, François-Régis de Fougeroux, directeur général de la maison défend son point de vue : chez Langlois la fraîcheur des fines bulles est préservée, on ne recourt pas à la fermentation malolactique ! Les vins vieillissent un minimum de 18 mois (au-delà donc des 12 mois réglementaires), avec un repos de trois mois après dégorgement pour affiner leur profil organoleptique. Ainsi conserver la tension des maliques permet, même après la patine de l’élevage, de préserver la fraîcheur originelle du fameux chenin…
Pour les curieux qui voudraient faire l’expérience de cette fraîcheur préservée, même après 5 ans d’élevage sur lies, la cuvée iconique Cadence est toute indiquée.
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