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Tour de France 2024, les vignes au pied des montagnes 

Etape de montagne du Tour de France, archive 2023

Etape de montagne du Tour de France, archive 2023 ©A.S.O. Pauline Ballet

Auteur

Isabelle
Bachelard

Date

12.07.2024

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Les parcours de montagne sont des étapes clefs pour les coureurs du Tour de France, mais l’altitude est bien trop élevée pour voir des vignes sur ces itinéraires. Heureusement, il y a toujours d’intéressants vignobles au pied de ces montagnes. A suivre les 13e et 14e étapes sur la route des Pyrénées et la 17e à l’approche des Alpes. 

L’étape qui reliera Agen dans le Lot & Garonne à Pau dans les Pyrénées Atlantiques, le vendredi 12 juillet sera encore un épisode de plat qui donnera à voir de jolis paysages de vigne. Entre 13h30 et 17h41, pas moins de 167,3 km seront parcourus. Peu après le départ d’Agen, au pays des prunes, des tomates et des fraises, on ne passera pas loin de Buzet et de ses vins AOP, le plus souvent rouges, largement distribués grâce à sa cave coopérative, les Vignerons de Buzet. Très vite sur la route, les cépages changeront de couleur. Après les bordelais cabernets et merlots, place aux raisins blancs d’ugni-blanc, de folle blanche, de baco, de colombard et aux plus rares, plant de graisse ou clairette de Gascogne. Ils sont distillés pour donner naissance à l’eau de vie d’Armagnac, dont on dit qu’elle est la préférée des Français. Ils consomment 42% de la production, un pourcentage élevé par rapport à la plupart des spiritueux. 

Côtes de Gascogne, Saint-Mont et Madiran

La 2è partie de la course longera les vignobles des Côtes de Gascogne  (IGP) et de Saint-Mont (AOP), eux aussi popularisés par une cave coopérative, Plaimont, qui réunit pas moins de 800 familles de vignerons. Colombelle est leur vin blanc qui a fait le tour du monde avec ses parfums frais et sa légèreté en bouche. Mais Plaimont a aussi redonné de la vie aux appellations de Madiran et de Pacherenc-du Vic-Bihl, qu’on verra un peu plus loin sur la route. Le Tour passera même dans la petite ville de Madiran avant de filer vers les Pyrénées.

Pau accueille le Tour pour la 75e fois 

Le Béarn et les Pyrénées sont si déterminants pour le Tour qu’il s’y passe pratiquement tous les ans quelque chose d’important pour le monde du vélo. En 2019, c’est dans la capitale du Béarn qu’a été fêté le centenaire de l’apparition du Maillot Jaune, magistralement honoré par Julian Alaphilippe qui remportait le contre-la-montre en même temps qu’il soignait son avance au classement général. Les deux départs d’étape suivants depuis la capitale du Béarn avaient souri à Tadej Pogacar, qui s’était imposé d’abord à Laruns en 2020, puis à Luz-Ardiden l’année suivante. Mais le Slovène a cédé dans une nouvelle étape Pau-Laruns en 2023, où Jonas Vingegaard lui a pris plus d’une minute et ruiné ses espoirs de victoire, le jour où Jai Hindley s’emparait temporairement du Maillot Jaune. Pour sûr que le 75e passage à Pau aura des conséquences sur le résultat final du Tour à Nice le 19 juillet prochain. 

Cycliste au départ de Pau en 2019
Départ étape du Tour de France à Pau, en 2019 ©A.S.O. Olivier CHABE

Jurançon vin d’Henri IV

Heureusement que le Tour fait étape à Pau, arrivée et départ le lendemain. Car ce samedi 13 juillet, il faudra surtout avoir de l’imagination pour savourer les vins de Jurançon. Le Tour a décidé de faire cap à l’est au lieu de rouler au milieu des vignes. On ne fera donc que rêver de ces blancs secs ou doux, dont la légende raconte qu’ils auraient baptisé le bon roi Henri IV. Les coureurs parcourront 151,9 km avec pas moins de 4000 m de dénivelé pour arriver à Saint-Lary-Soulan, à 1 669 m d’altitude, au terme d’une 3e côte de 10,6 km à 7,9%. 

17e étape : les villages perchés des Côtes du Rhône.

« En mettant le cap sur les Alpes du sud, la traversée de la Drôme ne présente pas d’obstacles majeurs (…) les membres auront leur chance à condition de pouvoir s’illustrer dans les ascensions des 40 derniers kilomètres » indique Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, à propos de la 17e étape, parcours de montagne qui couvrira 177,8 km, avec 2850 m de dénivelé. Le mardi 16 juillet, pour les amateurs de vin, la première heure de course sera la plus intéressante, puisque le parcours sera comme un livre ouvert sur les villages rhôdaniens, ceux qui ont justement donné leur nom au « côtes-du-rhône villages ». En sortant de Saint-Paul Trois-Châteaux, les coureurs pourront saluer l’Université du Vin de Suze-La-Rousse, un établissement qui a révolutionné la formation des professionnels du vin à la fin du siècle dernier, en élargissant le champs des études au-delà de l’œnologie et de la sommellerie pures. En s’élançant vers l’est, la route ravira les regards en traversant Tulette, Saint-Maurice-sur-Eygues, longeant l’Eygues au pied de Vinsobres face à Mirabel-aux-Baronnies, avant d’arriver à Nyons. La vigne laissera alors la place à deux autres appellations, l’olive noire de Nyons et l’huile d’olive de Nyons. Les coureurs se concentreront sur la route qui grimpera et grimpera encore. La sélection devrait e faire vers le col du Noyer (7,5 km à 8,4 %), et l’explication finale en vue de Superdévoluy (1 502 m), la station de ski des Hautes Alpes.