Samedi 23 Novembre 2024
Joël Bouscarle, prédisent du Syndicat des Vignerons AOP Luberon (à droite), lors de la conférence de presse « Luberon : passion vins et durabilité » ©DR
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12.09.2024
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L’appellation joue collectif dans la protection de son environnement et de son vignoble face au changement climatique. La mise en place de mesures vertueuses et de projets pour accompagner et fédérer ses vignerons s’installent en bonne entente avec le Parc Naturel Régional.
Cela a débuté avec l’interdiction du paillage plastique et s’est poursuivi avec l’adhésion, en tant que membre partenaire en octobre 2023, aux Vignerons Engagés. Il s'agit du premier label RSE et durable dédié au monde du vin en France. Comme le dit le président de l’AOC Luberon Joël Bouscarle, « il faut jouer collectif. Petites ou grosses structures, nous partageons une vision commune. » L’esprit solidaire de la montagne (qui culmine à 1125 mètres d’altitude au Mourre Nègre) et la force de la coopération (80 % de l’appellation) faisant le reste.
Par ailleurs, en intégrant le projet Green Vinum en 2019, le pendant d’Erasmus pour le monde du vin, les vignerons ont réalisé des voyages d’étude dans le vignoble grec et accueilli leurs confrères de la région de Thessalonique. De plus, confrontation des méthodes culturales, partage de solutions et d’expériences, en particulier pour l’adaptation des cépages blancs, permettent aussi de se projeter dans un futur de plus en plus chaud. Dans ce contexte, l’ODG a lancé auprès de l’INAO, une procédure Variétés d’intérêt à des fins d’adaptation (VIFA), pour expérimenter des cépages issus de régions plus chaudes, telles que le Languedoc ou la Corse. La réintroduction et l’élargissement des cépages counoise et cinsault ont ainsi été demandés. Une vision sur le long terme qui s’inscrit dans le Parc Naturel Régional.
Totalement intégrés dans ce dernier, les 3 100 hectares du vignoble du Luberon façonnent le paysage. Afin de fédérer tous les acteurs et habitants du territoire, une charte paysagère et environnementale a vu le jour. À la croisée de ces enjeux, elle mobilise vignerons, acteurs locaux, collectivités et néo-ruraux dans un passage à l’acte qui aura des actions concrètes.
Parmi les projets à venir, une bibliothèque sonore collectera les témoignages des plus anciens pour transmettre aux plus jeunes leur savoir. Un chantier citoyen de rénovation des restanques (terrasses) mobilisera également, en collaboration avec l’association Alpes de Lumière, les habitants pour la préservation de cet héritage viticole paysager.
Nathalie Archaimbault, la directrice de l’ODG, entend poursuivre les ateliers du savoir. Des formations sur le terrain qui abordent des thématiques telles que la gestion de l’eau et l’hydrologie régénératrice. Mais aussi la fabrication de nichoirs ou la gestion du foncier. La zone très touristique du Luberon ne doit pas oblitérer l’installation de vignerons et pérenniser la conservation des surfaces agricoles.
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