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Les grandes ambitions de la nouvelle génération à Blacailloux

Bruno Chamoin et Valentine de Lasteyrie, les têtes pensantes de Blacailloux

Bruno Chamoin et Valentine de Lasteyrie, le tandem fort de Blacailloux ©F. Hermine

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

30.10.2024

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Valentine de Lasteyrie est désormais aux commandes du groupe viticole créé par l’homme d’affaires Bruno Chamoin à partir de la propriété familiale de Blacailloux, étendue au fur et à mesure des acquisitions par les domaines voisins de La Julienne, La Martine, Fontfresque et Aquino. Soit un ensemble de 120 ha de vignes au cœur du Var vert entre Tourves et Rougiers. 

Valentine n’est autre que l’aînée des trois filles de Bruno Chamoin. En 2020, à 67 ans, le pdg de la compagnie d’assurances Albingia, spécialisée dans les risques techniques et d'entreprises, avait fait appel à un cabinet de conseil international pour lui trouver un directeur général. Quelques entretiens plus tard, lui a été proposé un profil hors du commun : celui de sa fille Valentine, brillante business angel au CV impressionnant. Ex-conseillère en communication politique entre la France et les États-Unis ; co-fondatrice de Fiblac (Financière de Blacailloux), family office spécialisé dans l’investissement à impact social et environnemental ; co-fondatrice du collectif Sista œuvrant pour faire émerger une plus grande diversité hommes-femmes parmi les entrepreneurs de la nouvelle génération.

Arrachage et replantation

Outre la direction d’Albingia (dont Bruno Chamouin est resté le président du conseil d’administration), Valentine de Lasteyrie gère désormais tous les actifs. « J’ai redonné sa vocation viticole aux terres familiales, à Valentine de leur redonner un éclat » commente le propriétaire qui se dit « un agriculteur contrarié pendant 40 ans. Un de nos aïeux avait racheté en 1791 l’ancienne métairie du château de Valbelle pillée et brûlée à la Révolution. Il y avait des vignes plantées en 1917 par ma grand-mère, Marguerite Barbaroux, mais mon père qui avait récupéré le domaine également en élevage et polyculture, et qui apportait les raisins à la coopérative de Rougiers, a finalement tout arraché en 1985. »

Quand Bruno Chamoin reprend la propriété, il n’y a plus de vignes, mais il n’a de cesse d’en replanter, à partir de 2009, et fait construire une cave, réalisée en 2014. Le domaine est baptisé Blacailloux, évoquant le chêne vert (blacaille en provençal), adopté comme logo. 

Une extension exponentielle

Le vaste ensemble de forêts, d’oliviers et de champs de lavande s’étend désormais sur 500 hectares ; le vignoble de 120 hectares aujourd’hui est labellisé HVE depuis 2018. Un seul maitre de chai, Wladimir Holobinka, chapeaute les vins des cinq domaines, tous convertis en bio : « Il ne s’agissait pas d’empiler les caves, mais d’optimiser les sites après avoir mené une réflexion sur la stratégie globale, mise en œuvre avec le millésime 2023. »

La plupart des raisins – sauf ceux de La Martine qui garde une gamme en propre – sont désormais dédiés à la gamme Bastide de Blacailloux, uniquement en coteaux-varois-en-provence et IGP Var, les Chamoin militant pour valoriser leurs origines à Rougiers. Julienne et Fontfresque ont ainsi disparu des étiquettes, mais Bergerie d’Aquino est devenu une nouvelle cuvée premium Aquino, dans les trois couleurs. Blacailloux avec la plus grosse capacité (4 000 hl) est dédié aux blancs et aux rosés (60 % de la production totale est en rosés), idem pour la Julienne inclus dans la Martine (1800 hl). Fontfresque, le dernier chai construit en gravitaire, est réservé aux rouges et aux cuvées haut de gamme (350 hl). 

©F. Hermine

Un œnotourisme ambitieux

L’achat en 2017 de La Julienne, prédisposée à l’œnotourisme et déjà équipée de salles pour accueillir événements et mariages, a lancé la politique ambitieuse d’œnotourisme du groupe. La Julienne, complètement restaurée et agrandie, est le vaisseau amiral de l’hospitality. Elle dispose d'une capacité d’accueil jusqu’à un millier de personnes debout. Aquino, avec sa bastide typiquement provençale, a été rachetée à l’homme d’affaires Eric Bompard. Elle a été reconvertie en maisons d’hôtes (Brad Pitt y a même séjourné). Fontfresque, inauguré au printemps, a été entièrement restructuré autour d’un hameau avec sa place provençale pour devenir un complexe œnotouristique de luxe qui se loue dans son ensemble. Il abrite une villa et cinq suites face aux vignes avec un service de chef à domicile, une grande cuisine, piscine, spa, terrain de tennis, salle de réception…