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[ Vinitech-Sifel ] « Un rendez-vous important, connu et très attendu »

Bernard Farges, président du salon VINITECH-SIFEL, également président du Comité national des interprofessions des vins à appellation d’origine et à indication géographique (CNIV) ©DR

Auteur

Laura
Bernaulte

Date

22.11.2024

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Grand carrefour de solutions techniques et pratiques, Vinitech-Sifel qui ouvre ces portes le 26 novembre au Parc des Expositions de Bordeaux, est aussi un puissant vecteur d’anticipation et d’innovation pour la filière vigne et vin. Plus de détails avec Bernard Farges, son président, également président du Comité national des interprofessions des vins à appellation d’origine et à indication géographique (CNIV).

En tant que président du CNIV, quels sont, selon vous, les priorités et plus grands enjeux de la filière viticole nationale aujourd’hui ?

La situation est actuellement difficile pour quasiment tout le vignoble français. Depuis quelques années déjà, certaines régions viticoles majoritairement productrices de rouges, très tournées vers l’exportation ou la grande distribution française, sont en grande difficulté, comme Bordeaux, le Languedoc, la vallée du Rhône ou d’autres vignobles ayant subi des aléas climatiques successifs, notamment récemment la Loire ou la Gascogne. Il y a quinze à dix-huit mois, la Provence, Cognac, la Champagne et l’Alsace marchaient bien, la Bourgogne relativement aussi. Milieu 2024, il n’y avait quasiment plus aucune région viticole qui affichait des signaux de commercialisation au vert. L’enjeu est de retrouver de la performance le plus rapidement possible, en actionnant le plan filière dont nous avons quasiment l’architecture définitive à proposer aux pouvoirs publics.

Justement, quelles sont les actualités et prochaines étapes de ce plan filière ?

Fruit d’un travail collégial par groupes, ce plan a rassemblé les acteurs de la filière viticole nationale pour partager un diagnostic, une ambition, des projets d’action face à la crise qui sévit depuis 2020. En plus des distillations et de la réduction des surfaces plantées en vigne, il y a également aujourd’hui en France un projet d’arrachage, mais il ne suffira pas. Nous devons aussi agir sur la dynamique de commercialisation, en adaptant la production en volume, à travers l’offre de produits pour mieux répondre aux attentes des consommateurs et en jouant la carte de l’innovation. Il y a urgence, car l’État et l’Europe ont apporté depuis trois ou quatre ans des financements très importants à la filière viticole, mais demeurant dérisoires par rapport aux difficultés dans lesquelles se trouvent certaines entreprises. Ce plan devait être acté en juillet, mais le sera finalement à l’automne du fait de la conjoncture française.

Vous avez pris cette année la présidence de Vinitech-Sifel. Comment le salon peut-il servir la filière face à ses enjeux ?

Ce salon est un rendez-vous important, connu et très attendu, car très efficace pour les visiteurs professionnels comme pour les exposants. Outre les solutions techniques et pratiques que Vinitech-Sifel apporte sur tous les plans, du travail de la vigne au chai, jusqu’à la mise en bouteilles ou le packaging, c’est aussi un lieu d’échange, de débat, de réflexion, de perception de tendances et d’innovation. Il joue un rôle clé en permettant de prendre le pouls de la filière.