Samedi 23 Novembre 2024
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31.07.2013
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En 1942, Pietro Bortolussi, fuyant l’Italie fasciste de Mussolini, ne se doutait pas que, 71ans plus tard, son petit-fils seraient aux commandes d’un des plus somptueux châteaux viticoles de Gascogne, Château Viella.
En pleine guerre mondiale, Pietro, son épouse, Eléonore, et leurs trois enfants, dont Paul, replantent les racines de la famille dans ce sud du Gers qui ressemble tellement à leur Frioul natal. Dans la campagne du Sud-Ouest de la France, les hommes étaient au front, la main d’œuvre faisait terriblement défaut dans les champs et nombre de fermes se trouvaient à l’abandon.
Travailler les sols du madiran
1952, Pietro et Eléonore achètent 10hectares de vignes sur ce côteau face aux Pyrénées ainsi qu’un château menaçant de s’écrouler du jour au lendemain. Paul poursuit le travail de son père sur le domaine de polyculture et élevage. Au début des années 1990, Alain en prend les rênes et décide de ne plus se consacrer qu’au vin. Il arrache les vignes dont il ne perçoit pas l’intérêt et replante sur les collines les cépages traditionnels du sud-ouest: arrufiac, tannat, cabernets franc et sauvignon, petit et gros manseng. Aujourd’hui, Château Viella dispose de 20hectares de rouge en madiran et 5 hectares de blanc en pacherenc du Vic Bilh.
En 2003, Alain Bortolussi se lance dans la reconstruction, à l’identique, du château dépourvu de toiture et dont les murs ne tenaient plus que soutenus. Un chantier pharaonique, un coût exhorbitant qu’il compense aujourd’hui en organisant de magnifiques soirées autour de ses vins, de la gastronomie et de la musique. Des vins rouges, il en produit trois cuvées «selon trois styles différents»: Tradition, Expression et Prestige. «Les jeunes et gourmands se dégustent, explique-t-il, sur des grillades, du curry, des tajines. Les autres, plus nature avec cinq ou dix ans de garde, se boivent sur des gigots, du porc noir de Bigorre ou une côte de bœuf.» A l’image de ses voisin du madiran, Alain Bortolussi s’est trouvé confronté à l’image négative de ce vin jugé trop dur, jusqu’à ce la génération des vignerons de sa génération prennent le taureau par les cornes.
« Dans les années 80, il a fallu améliorer nos vins et en changer la renommée, raconte-t-il. Nous avons travaillé sur les sols mais conservé les cépages traditionnels. Il a fallu cartographier toutes les parcelles et éliminer celles qui se situaient trop au fond des vallons. Pour le tannat, nous nous somme sobligés à couper des grappes s’il y en avait trop sinon les tanins deviennent trop astringeants.»
Pour développer le domaine et entretenir le château, Alain Bortolussi organise des soirées intitulées Viniscène, le jeudi soir en période estivale, ainsi que des visites du vignoble.Dans le salle d’honneur du château, des groupes de musique donnent des concerts très intimistes entre dégustations des vins Château Viella, rouges et blancs, et les plats, pour un accord mets/vins parfaitement étudié.
Ainsi, jeudi 1er août, «Les fleurs du mâle» puis, jeudi 8 août, «Un bruit qui court» et le 25, «The Hot Dogz» seront au château. 05 62 69 75 81.
Gaëlle Richard
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