Samedi 22 Février 2025
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21.02.2025
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La filière cognac affirme perdre 50 millions d'euros par mois depuis l'instauration à l'automne de taxes antidumping par la Chine, l'un de ses principaux marchés, et appelle le gouvernement à agir en urgence.
Depuis le 11 octobre, les exportations européennes de brandys, dont le cognac représente l'immense majorité, sont soumises à une caution bancaire par les douanes chinoises. Prises par Pékin en réponse à une procédure similaire de l'Union européenne sur ses véhicules électriques, "ces mesures punitives ont déjà entraîné une baisse de 50% de nos expéditions chaque mois", avancent dans un communiqué commun les filières du cognac et de l'armagnac. "On commence à avoir des conséquences sur l'emploi, sur l'entreprise", dit à l'AFP Florent Morillon, président du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC). "On avait une filière qui fonctionnait très bien, qui génère plus de 70.000 emplois. Et elle est aujourd'hui plombée suite à des décisions politiques européennes".
Ses acteurs comptent profiter du Salon de l'agriculture, qui ouvre ses portes samedi à Paris, pour "rappeler l'urgence de (leur) dossier" aux représentants politiques qui en arpenteront les allées. "Il faut absolument que le Premier ministre se déplace en Chine, comme le président de la République s'y est engagé", demande le responsable du BNIC. "C'est un dossier entièrement politique qui ne peut être résolu que politiquement". Des échanges directs ont eu lieu ces derniers mois avec l'Elysée et différents ministères, mais aucune porte de sortie ne semble se dessiner pour le moment. "On est reçus, il y a beaucoup d'empathie, mais il n'y a rien au bout du compte", regrette auprès de l'AFP une responsable d'un des principaux producteurs de cognac. "On a même l'impression d'être une filière sacrifiée", poursuit-elle, soulignant qu'il n'existe aujourd'hui "pas de marché capable de compenser" celui de la Chine, le premier en terme de valeur et le deuxième en volume, derrière les Etats-Unis.
Le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui mène une politique commerciale agressive, à coups de taxes douanières, fait d'ailleurs encore planer un peu plus d'incertitude sur le cognac et l'armagnac. "On suit l'actualité avec attention" et "vigilance", indique le président du BNIC Florent Morillon. "On espère qu'on sera épargnés de ce côté-ci".
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