Samedi 19 Avril 2025
Tonnelerie Vicard ©Jean-Luc Pineau
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Date
17.04.2025
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L’entreprise, créée en 1925, mêle l’innovation à la création. Elle compte une centaine de salariés en Charente et travaille tant pour le monde du vin que celui du cognac et des spiritueux.
La tonnellerie Vicard à Cognac (Charente), créée en 1925 sous l’enseigne Bourdaraud, souffle 100 bougies. Elle reçoit pour cadeau le label officiel Entreprise du patrimoine vivant (EPV). Vicard entre dans le club restreint de ce petit millier d’artisans et d’industriels français aux savoir-faire exceptionnels, où figurent notamment le château Smith Haut Lafitte à Martillac (Gironde), le champagne Gosset à Epernay (Marne) et l’armagnac Dartigalongue à Nogaro (Gers).
La tonnellerie Vicard, toujours familiale et indépendante, est dirigée par Jean-Charles Vicard. Elle élabore environ 35 000 barriques par an, dont les deux tiers sont exportés dans le monde entier, et une centaine de cuves et de foudres (le nom donné aux grands contenants). Le groupe Vicard détient aussi la cuverie Inox Mangeard à Jarnac (Charente) et la merranderie Merrains du Périgord, aux Salles-Lavauguyon (Haute-Vienne). Vicard compte environ 160 salariés, dont 104 sur le site de 14 hectares à Cognac, son vaisseau amiral.
Centenaire, l’entreprise garde une jeunesse vivifiante. “Nous avons beaucoup investi dans la recherche et le développement. Chez nous, l’innovation est au service de la tradition”, témoigne Jean-Charles Vicard. La liste des brevets déposés en témoigne : douvetage des fonds de barrique par assemblage sous pression de pièces rainurées (2000), cintrage des fûts sous cloche (2005), chauffe automatisée par “cuisson moléculaire” (2011), mesure du potentiel tannique du bois par mesure infrarouge (2012).
La dernière trouvaille (2023) concerne l’usinage des douelles (ces lattes incurvées formant la paroi des tonneaux), désormais dotées d’un système d’emboîtement à rainure et languette, un peu comme les lattes de parquet prêtes à poser. “Cela soulage nos maîtres tonneliers, qui ont moins de coups de marteau à donner”, précise Jean-Charles Vicard. Le 10 avril, la tonnellerie ouvrait à la presse ses ateliers à Cognac. Lors de la visite, un arbre a été symboliquement planté dans une jeune chênaie d’une centaine de jeunes troncs, en lisière du parc où les merrains sèchent à l’air libre. A l’horizon 2026, ce parc de 4 hectares pourrait être recouvert d’ombrières avec panneaux photovoltaïques et système de récupération de l’eau de pluie. L’investissement est évalué à environ 5 millions d’euros.
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