Vendredi 22 Novembre 2024
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17.10.2013
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Créé par Didier Meneuvrier, propriétaire du château La Croix Davids, le Clos Marguerite se positionne comme un « grand cru » de Côtes-de-Bourg, une appellation souvent dans l’ombre des « poids lourds » de la rive droite de Bordeaux. Un vin haut de gamme pour un projet ambitieux.
L’étiquette n’indique même pas « Côtes-de-Bourg » : elle indique juste « Bourg », comme l’autorise le cahier des charges de l’appellation, ainsi que nous le rappellent nos confrères de Sud-Ouest. C’est l’une des nombreuses singularités de cet ambitieux Clos Marguerite, dont le premier millésime, 2012, a été dévoilé lors de la dernière Semaine des Primeurs.
Derrière ce vin étonnant, qui se positionne ouvertement comme un « Grand Cru » sans en avoir le label, se trouve Didier Meneuvrier, propriétaire du château La Croix Davids. Un touche-à-tout issu d’une famille d’agriculteurs bretons, venu au vin il y a plus de trente ans. Il a voulu faire naître, au cœur d’un vignoble bourgeais souvent cantonné dans l’ombre de ses augustes voisins de la rive droite, « un vin différent » : « notre région viticole est capable de faire des grands vins au même titre que Pomerol ou Saint-Émilion. À mon sens, il est important que l’on n’associe plus forcément ce fameux rapport qualité-prix identitaire des côtes-de-Bourg dont on me parle depuis trente ans. C’est forcément réducteur et nous limite à la catégorie des bons vins pas chers. Il faut que dans notre appellation nous puissions également proposer des vins d’excellence au consommateur avec les prix qui correspondent ».
C’est ainsi qu’est né le Clos Marguerite, après une quête de longue haleine pour trouver le meilleur terroir, sur un plateau argilo-calcaire, bien exposé, dominant la Dordogne, avec des vignes de 80 ans. « J’avais l’idée de faire quelque chose qui me ressemble avec les deux cépages que j’aime et qui sont rois de l’appellation : le merlot et le malbec, 50 % chacun », souligne Didier Meneuvrier, qui laboure le sol entièrement, ne pratique pas l’enherbement dans ses vignes et consacre une attention toute particulière à l’élevage de son bébé : le Clos Marguerite « ne passe ni en cuve béton ni acier. La vinification s’effectue dans des foudres en bois, puis l’élevage dans des jeunes barriques de chênes pendant quinze mois. Pas des neuves, car je ne veux pas que mon vin prenne trop l’arôme du bois ».
Un pedigree qui se traduit par un prix élevé : le Clos Marguerite est commercialisé à 80 euros, soit un montant proche de celui du Roc de Cambes de François Mitjaville, qui était jusqu’ici l’unique « superstar » de l’appellation. Elles sont deux, désormais.
Source : Sud-Ouest / Kévin Lavoix
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