Samedi 23 Novembre 2024
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02.02.2015
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Pour sa quatrième édition, la Levée de la Loire, rendez-vous intégralement dédié aux vins bio ligériens, s’est jumelée avec le Salon des vins de Loire sur le site du Parc Expo d’Angers. 123 exposants répondent présent.
C’est l’une des grandes nouveautés du Salon des vins de Loire, qui se tient depuis ce matin et jusqu’au 4 février au Parc des Expositions d’Angers : pour la première fois, l’événement accueille, en organisation séparée mais en voisin direct, la Levée de la Loire, rendez-vous intégralement dédié aux vins bio ligériens. Il s’agit de la quatrième édition de la Levée, qui se tenait jusqu’ici dans le centre d’Angers (sans oublier deux autres manifestations annuelles, à Paris et Bruxelles) et profite de sa délocalisation au Parc Expo pour gagner une vingtaine d’exposants. « Cela nous permet en même temps de gagner en capacité d’accueil au niveau des vignerons comme des visiteurs, de gagner en visibilité, tout en déclinant une offre cohérente et complémentaire de celle du salon, auquel nous sommes accolés », explique Charlotte Carsin, vigneronne au Clos de l’Elu (Anjou) et porte-parole de la Levée de la Loire.
120 domaines et 3 négociants représentant la diversité des appellations ligériennes sont réunis dans le cadre de ce « off » plus très « off ». Ils offrent un éventail très intéressant de l’offre bio régionale – rappelons que le bio concerne près de 8% du vignoble du Val de Loire, contre 6, 4% en 2011. « De plus en plus de jeunes vignerons s’installent dans la Loire et s’installent en bio, souligne Charlotte Carsin. C’est un secteur en pleine croissance, qui va de plus se développer, en termes de surfaces, de nombre de vignerons, mais aussi sur le plan économique ».
Clos de l’Elu, des rouges vinifiés en vendanges entières
Associée depuis 2008 avec Thomas Carsin et Grégoire du Bouëxic, Charlotte a révolutionné ce vignoble de 20 hectares, par la conversion en bio, mais aussi par le renouvellement de la gamme. Le Clos de l’Elu produit ainsi deux cuvées de chenin, dont un majestueux Ephata (« Ouvre-toi » en hébreux, clin d’œil au temps qu’il faut nécessairement donner au vin pour qu’il donne sa pleine mesure, un blanc de gastronomie au prix public de 31 €), mais aussi un charmant vin de pays, Indigène 2013, assemblage de gamay et grolleau, L’Aiglerie 2013, un 100% cabernet franc élevé un an en barriques, et enfin la cuvée Magellan, le seul rouge de la gamme qui ne soit pas vinifié en vendanges entières mais dont les raisins, issus de vieilles vignes de cabernet franc, sont fermentés en amphore avant un élevage de vingt mois en barriques (prix indicatif 29 €).
www.closdelelu.com
Château de Bois Brinçon et ses « BB Bulles »
Xavier Cailleau a repris les rênes du vignoble familial (24 hectares) en 1991 et s’il a rapidement renoncé aux engrais et aux désherbants, il est venu au bio progressivement. La conversion a été entamée en 2006, et il est certifié Biodyvin (biodynamie) depuis 2013. Cet amoureux des cépages et des terroirs de sa région présente cette année, au rayon des nouveautés, « BB Bulles », une gamme de vins pétillants demi-secs (un blanc 100% chenin et un rouge 100% pineau d’Aunis), assez bien balancée pour ceux qui n’ont pas peur du sucre résiduel (40 grammes). Les amateurs de tension et de salinité préfèreront certainement le Crémant de Loire non dosé (85% chenin, 15% pineau d’Aunis, un vrai plaisir de vivacité pour 10 € prix public) ou le rosé pétillant « inclassable » 100% pineau d’Aunis, Bulle d’O 2009. C’est gourmand, franc, tendu, pour 15 € environ prix public. Mais toute la gamme du château de Bois Brinçon vaut le détour, de son chenin « Terre de Grès » très équilibré entre minéralité et onctuosité, à sa très jolie cuvée en rouge La Seigneurie 2011, un cabernet franc juteux et soyeux (vignes de 40 ans, élevage en cuve, 9 € prix propriété). Sans oublier son remarquable pineau d’Aunis issu de vignes centenaires, la cuvée Garance, aux séduisantes notes épicées (15, 50 € prix propriété en vin de France).
www.chateau-bois-brincon.com
Château de Fosse-Sèche, la grande classe de Saumur
Le vignoble existe depuis 800 ans, mais ce n’est qu’en 1998 que la famille Keller-Pire a repris ce domaine de 16 hectares dans le Saumurois. La certification bio date de 2009, et la conversion à la biodynamie a été amorcée il y a deux ans. La relève familiale est assurée par Adrien et Guillaume, qui ont repris les rênes du domaine en 2012. La particularité du vignoble de Fosse-Sèche est d’être situé sur un sol jurassique, composé de pierres de silex et d’oxyde de fer, qui confère aux vins une classe à part. Le chenin (cuvée Arcane 2013, 16 €) associe tension et volume, se distingue par son caractère minéral. Le cabernet franc (cuvée Eolithe 2012, 14 €) élevé sur lies pendant 27 mois, intégralement en cuve, donne un rouge charnu, digeste, élégant, avec une superbe longueur.
www.chateaufosseseche.fr
Biovidis, le négoce version bio
Créé il y a une vingtaine d’année par le vigneron Vincent Girault, le négoce Biovidis a pour particularité de produire exclusivement des vins bio – à hauteur de 600 000 bouteilles par an, sur un éventail d’appellations allant du Muscadet au Bourgueil, mais aussi au-delà des frontières de la Loire – à partir de raisins achetés à des vignerons convertis à l’agriculture biologique. Repris il y a sept ans par Philippe Gérard, qui après des années d’expérience dans le commerce a décidé de se reconvertir dans le vin (il possède également des vignes dans le Frontonnais), Biovidis cible essentiellement une clientèle de grande distribution. On peut trouver ses vins (muscadet, touraine, qunicy, sancerre, pouilly-fumé, coteaux-d’ancenis, bourgueil) sous les enseignes Monoprix, Auchan, Intermarché, Leclerc, U… et ils ont même récolté des médailles d’or et d’argent lors du Challenge Millésime Bio. Une alternative intéressante à l’offre vigneronne de la Levée de la Loire, qui illustre bien la diversité de l’offre bio dans la région.
www.biovidis.com
Mathieu Doumenge
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