Vendredi 22 Novembre 2024
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26.02.2015
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L’appellation Côtes du Rhône Villages Cairanne sera bientôt le cru Cairanne. L’INAO vient de valider son nouveau cahier des charges très exigeant et Cairanne n’ambitionne pas moins que de devenir, en image, la deuxième AOC derrière Châteauneuf-du-Pape.
Et voilà Cairanne sur le chemin du cru, non sans encombres. Un chemin accidenté entre Orange et Vaison-la-Romaine qui a bien failli se transformer en impasse, si ce n’était la persévérance infaillible de Denis Alary, président de l’appellation Côtes du Rhône Villages Cairanne depuis près de 25 ans. L’ambition était déclarée depuis huit ans. Les deux pierres d’achoppement restaient la délimitation parcellaire – il a fallu passer de 1350 à 1089 ha, en éliminant d’abord les parcelles totalement désherbées, et un cahier des charges plus rigoureux : « Une appellation vit grâce à ses exigences et ses contraintes, estime Denis Alary. Nous voulions être exemplaires en allant plus loin et en imposant les vendanges manuelles et le tri obligatoire, en calant les sulfites a minima, au niveau des bios (déjà une quinzaine de domaines en bio), pour devenir, en image, rien moins que la deuxième appellation du Rhône derrière Châteauneuf-du-Pape ».
Mais le tri obligatoire avec contrôle à la benne ou à l’entrée de la cave et les vendanges manuelles n’étaient pas du goût de tous les vignerons, notamment de 10 à 15% particulièrement virulents qui utilisaient encore la machine à vendanger. « Il est vrai que les vendanges manuelles coûtent le double, mais si l’on tient compte de la casse sur les ceps avec la machine, les coûts sont comparables à long terme, d’autant plus que la syrah supporte encore moins bien qu’un autre cépage le tassement des petites racines par la machine », estime Denis Alary. Certes, la plupart des domaines de Cairanne ont déjà adhéré aux bonnes pratiques mais il est préférable d’installer des garde-fous, notamment pour de nouveaux arrivants, l’appellation commençant à susciter les intérêts de producteurs extérieurs.
En rouge et blanc
La demande de passage en cru auprès de l’INAO a été faite pour le rouge et le blanc, la première couleur avec grenache (au moins 50%) syrah et mourvèdre (20%), la seconde avec clairette, roussanne et grenache blanc obligatoires a 70%. Les rendements passeront de 41 à 38 hl/ha sur le rouge, de 44 à 40 pour le blanc (actuellement à peine 5% de la production). L’AOC qui compte une quarantaine de vignerons (dont 3 caves coopératives) produit 27 à 30 000 hl par an, un peu moins que les crus voisins de Rasteau et Vacqueyras, un peu plus que Beaumes-de-Venise. Avec la validation du nouveau cahier des charges par l’INAO, 2015 s’annonce sous d’heureux auspices, notamment avec un millésime 2014 dans les cuves aussi joli que 2007, avec des volumes et des tanins plutôt ronds, et de superbes blancs souples et floraux.
Frédérique Hermine
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