Vendredi 22 Novembre 2024
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27.06.2015
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Performant, esthétique et respectueux de l’environnement, la propriété de Saint-Julien-Beychevelle a inauguré ce jeudi son chai à barriques flambant neuf, ainsi que sa nouvelle vinothèque. Une pierre de plus dans l’entreprise de renouveau impulsée par la famille Meffre.
« Une reconstruction de Glana pas à pas. » C’est ce que s’applique à faire la famille Meffre sur sa propriété médocaine de 60 ha. Sur la route des grands vins, entre Beychevelle et Saint-Julien, face au château Ducru-Beaucaillou, le château du Glana a su se faire une place. A la tête de la propriété acquise en 1961 par leur grand-père, Ludovic et Julien Meffre, troisième génération en terres médocaines, continuent l’œuvre familiale, épaulés par leur père Jean-Paul. Dernière amélioration en date : un nouveau chai à barriques de haute performance et une nouvelle vinothèque créés par les architectes bordelais Bertrand Digneaux et Vincent Geneau.
La perspective est à couper le souffle dans ce chai : 75 m de long sur 16 m de large, avec une capacité de 1 000 barriques au sol. Le plafond voûté suspendu, en plâtre blanc et les miroirs muraux accentuent les dimensions du lieu. Mais s’il est beau, ce chai est aussi performant et éco-responsable, dans la droite quête de qualité et de développement durable chers à la famille Meffre.
Chai respectueux de l’environnement
Pas de climatisation dans le chai. Mais l’utilisation des combles, entre la toiture et le plafond, pour favoriser la ventilation du lieu. L’air circule naturellement dans cet espace. Seuls des ventilateurs prennent le relais en cas de trop forte chaleur. Le plafond en plâtre « absorbe et restitue l’eau, explique Bertrand Digneaux. Cela permet de garder une bonne hygrométrie, malgré la température basse, à l’inverse d’une climatisation qui assèche l’ambiance. » Ce principe a déjà fait ses preuves dans le premier chai à barriques, créé lors de restauration complète de la propriété en 2003. « Grâce au toit ventilé, sans aucune climatisation, la température n’a pas dépassé 20°C lors de la canicule en 2003. Nous obtenons les mêmes performances qu’avec un chai enterré, mais en aérien » affirme l’architecte. Si Bertrand Digneaux a été sollicité par la famille Meffre, c’est qu’il n’en est pas à son coup d’essai en matière viticole. « Je réfléchis à ce dispositif de combles ventilés depuis vingt ans » raconte celui qui l’a déjà éprouvé aux châteaux Dillon (Haut-Médoc), Marquis d’Alesme (Margaux), Cos Labory (Saint-Estèphe) ou Desmirail (Margaux).
« Renaissance qualitative et quantitative »
Au château du Glana, cette dernière tranche de travaux est l’étape la plus récente d’une renaissance, entamée dans les années 2000, à l’arrivée des deux frères aux manettes de la propriété. Vignoble conduit en lutte raisonnée, sélections parcellaires, vendanges en vert, arrachage et replantation… Avant même la restauration des bâtiments en 2003 et 2015, les premières améliorations ont été amenées à la vigne. Grâce à ces efforts, « la qualité et la régularité de nos vins ont progressé » estime Ludovic Meffre. Puis la commercialisation a été repensée en 2002. « Auparavant, nous vendions tout notre stock à un seul négociant, raconte Julien Meffre. Aujourd’hui, nous sommes en lien avec une trentaine de partenaires. » La propriété vend toute sa production, soit 115 000 bouteilles du château du Glana, et 70 000 de son second vin « Pavillon du Glana », par la Place de Bordeaux.
Avec ces travaux, la famille Meffre « espère susciter des vocations chez la 4e génération » plaisante Ludovic Meffre. D’une renaissance du château du Glana à la naissance de vocations chez les héritiers de cette tradition viticole, il n’y a peut-être qu’un pas… Qui vivra verra !
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