Les bulles rares de Champagne Mandois

Maison familiale née en 1735, le champagne Mandois (Pierry) cultive la rareté, l’originalité mais aussi la festivité des champagnes stylés et grand public.

Sur ce splendide Clos Mandois, 1, 5 hectare en pleine propriété à Pierry (Marne) les originalités s’enchaînent. D’abord le cépage, 100% meunier, planté en 1955. Puis une parcelle qui ne livrera que 3000 bouteilles millésimées par vendange. Attention pas chaque année, uniquement les meilleures. Enfin, des raisins triés plusieurs fois, vinifiés en demi-muids et sans fermentation malolactique. Le 2004 se savoure actuellement, suivra le 2008 après 10 années de patience en cave.
Nommé After Dinner, ce champagne (100 € environ prix public) n’est certes pas pour tout le monde, mais nous parlons ici d’un vin haut de gamme, original et rare.

« Subtilité et précision »

Quittons le Clos pour apprécier, cette fois en très grand nombre, la cuvée Brut Origine (24 € prix caviste), carte d’identité estampillée plaisir, fruit et fraîcheur. Elle représente 40% des 500 000 bouteilles commercialisées par la Maison Mandois et titille notre curiosité, cette envie de découvrir les 7 autres cuvées de la gamme (dont le millésime 2011, le blanc de blanc 2011 ou l’assemblage d’un rosé de saignée et d’un rosé traditionnel).

Le domaine couvre 70% de ses besoins en raisins et l’objectif ne change pas, rappelé par Claude Mandois, 10ème génération : « Proposer des bulles davantage sur la subtilité et la précision que la corpulence ». Un style en référence à l’encépagement largement dominant du chardonnay (70%), en premiers et grand cru de la Côte des Blancs (Chouilly, Pierry, Vertus) et sur le Sézannais (Bethon).
Pour de bons vins il faut de bons raisins : « 95 parcelles sont identifiées sur notre terroir de 40 ha et nous les vinifions séparément », indique Claude. Le travail s’affirme de plus en plus soigné à la vigne, avec forte limitation des intrants, « dans notre vignoble, nous pratiquons ainsi : 1 rang enherbé, 1 rang labouré ».

Les bulles Mandois sont largement représentées chez les cavistes, en restauration, mais l’export s’est aussi bien développé. « 60% de nos champagnes sont vendus dans 39 pays », confirme le directeur commercial Stéphane Dubois, qui depuis 16 ans apprécie l’esprit familial toujours en mouvement.

Frère Oudart repose au-dessus…

A Pierry, sous l’église où repose Frère Oudart (émule de Dom Pérignon) les splendides caves du XVIIe siècle impressionnent (voûtes en pierres meulières). Les extensions de l’unité de production, depuis le grand-père, le père et aujourd’hui Claude, confirment le potentiel de cette maison qui va de l’avant.
Elle devrait d’ailleurs, ces prochaines années, proposer un blanc de noirs issu des meilleurs pinots. Autre axe de travail : une trilogie parcellaire des chardonnays de Chouilly, Pierry et Vertus, qui entrent en assemblage dans la fameuse cuvée Victor, taillée pour la gastronomie (le 2007 est disponible).
De quoi séduire les amateurs des bulles aussi complexes que délicates… et les meilleurs restaurants. A l’image de la cuvée Brut Zéro, mêmes cépages et assemblage que le Brut Origine (3 années en cave, 40% chardonnay, 30% pinot meunier, 30% pinot noir) mais avec deux années de plus sur lattes (48 mois donc). Le Brut Zéro, rappelons-le, est plébiscité par l’académie des lauréats du Bocuse d’Or, que soutient la maison Mandois.

Encore une ligne prestigieuse sur un long CV déjà auréolé (notamment) du titre de Meilleur chardonnay du monde 2009, pour le blanc de blancs 2004.

Les cuvées Mandois (excepté Le Clos, 100 €) sont vendues entre 24 et 39 € chez les cavistes. Egalement disponibles au domaine à Pierry.

La gamme Mandois propose 8 champagnes, dont ce Clos rare (3000 bouteilles pour le 2004 actuellement en vente) et original (100% pinot meunier).